L e 14 février, la Fédération indienne des travailleurs du transport maritime a publié un communiqué de soutien à la Palestine. Ce syndicat, qui représente 3500 dockers et est affilié à la cinquième plus importante confédération syndicale du pays (la CITU), y annonçait son refus de charger ou décharger des cargaisons d’armes qui pourraient être utilisées dans la guerre contre Gaza.
Deux jours plus tard, 200 millions de travailleurs indiens ont participé à une journée de grève contre la réforme du droit du travail du gouvernement Modi. Cependant, les dirigeants de la CITU n’ont pas tenté de lier ces deux mobilisations. Les millions de grévistes représentent pourtant une force colossale qui aurait pu être dirigée à la fois contre la politique intérieure de Modi et contre son soutien au massacre des Gazaouis.
Le soutien de Modi à Israël
Le 7 octobre, Modi a été l’un des premiers dirigeants à soutenir le soi-disant « droit d’Israël à se défendre », c’est-à-dire de bombarder massivement Gaza. En novembre, l’Inde s’est abstenue sur le vote d’une résolution de l’ONU en faveur d’une trêve.
Ces dernières années, l’Inde s’est beaucoup rapprochée d’Israël. Le port d’Haïfa, en Israël, joue un rôle important dans le projet de corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe. L’Inde est aussi l’un des principaux partenaires d’Israël dans le commerce d’armes. Par exemple, le conglomérat indien Adani participe à la fabrication et à l’exportation vers Israël de missiles Hermes 900, qui sont utilisés contre les Palestiniens. Par ailleurs, Modi utilise la guerre à Gaza pour alimenter sa propre campagne de propagande et de discriminations racistes contre les musulmans.
Des exemples à suivre
Ces derniers mois, des actions de soutien aux Palestiniens ont également été menées par les dockers de Barcelone et de Gênes, ainsi que par les travailleurs du transport aérien belge. Ces actes de solidarité ouvrière sont des exemples à suivre. Malheureusement, ces initiatives souvent venues de la base n’ont mobilisé qu’une petite fraction du mouvement ouvrier et n’ont pas été sérieusement soutenues par les directions des principales organisations syndicales.
Cette passivité n’aide pas la classe ouvrière à mobiliser toute sa puissance pour s’opposer au génocide en cours à Gaza. Pourtant, une campagne internationale de grèves et de blocages des lieux stratégiques (ports, usines, etc.) permettrait d’enrayer la machine de guerre israélienne.