En juin 2023, l’Andrianna, une embarcation de migrants, chavirait au large de la Grèce, faisant au moins 82 morts et plus de 600 disparus. Le 21 mai dernier, le tribunal grec saisi de l’affaire s’est déclaré incompétent et a abandonné toutes les charges pesant contre neuf migrants égyptiens rescapés et accusés d’être des passeurs et d’être responsables du naufrage. Leur arrestation, purement arbitraire, visait à dissimuler le comportement criminel des gardes-côtes grecs qui avaient repéré le bateau surchargé la veille du naufrage et décidé de ne pas intervenir. Après avoir passé un an derrière les barreaux, les boucs émissaires encouraient la prison à perpétuité.

Ce n’est pas la première fois que les autorités occidentales – et notamment grecques – sont directement responsables du naufrage d’embarcations de ce type dans ce qui est maintenant le plus grand cimetière sous-marin du monde. L’année dernière, des vidéos ont été publiées montrant les gardes-côtes grecs en train de percuter des navires, et même de tirer à balles réelles pour forcer des embarcations de migrants à quitter les eaux nationales.

Comme dans le cas de l’Andrianna, les médias et les politiciens bourgeois tentent régulièrement de montrer les « passeurs » comme les responsables de ces tragédies. Ne nous y trompons pas : il s’agit d’une énième tentative de diversion de la classe dirigeante. Si un certain nombre de ceux désignés comme des « passeurs » sont de réels trafiquants d’humains, beaucoup d’autres ne sont que de simples migrants qui acceptent de naviguer pour payer leur propre traversée.

Les réseaux de passeurs ne sont pas la cause des mouvements migratoires, ils n’en sont que le symptôme. Les vrais responsables sont les capitalistes, notamment occidentaux, qui pillent les pays d’Afrique et du Moyen-Orient, corrompent les gouvernements et ferment les frontières à ceux qui cherchent à fuir cette situation infernale. Et ce sont ces mêmes hypocrites qui viennent, les larmes aux yeux et les mains rouges de sang, pointer du doigt les migrants pour les accuser de tous les maux – chômage, inflation, « insécurité »…   

Plus de 28 000 migrants sont morts depuis 2014 en tentant de traverser la Méditerranée. Pour mettre fin à cette hécatombe, il faut couper le mal à la racine. Pour cela, les travailleurs des pays occidentaux doivent renverser leur classe dirigeante impérialiste. Alors seulement le continent africain et le Moyen-Orient pourront panser les plaies que le capitalisme leur inflige depuis trop longtemps.

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