Selon l’ONU, l’objectif officiel de l’intervention française en Côte d’Ivoire est la « protection des civils » – comme en Libye. Mais comme en Libye, il s’agit d’un prétexte mensonger. L’objectif réel était de renverser Laurent Gbagbo et de mettre au pouvoir le candidat de l’impérialisme français, Alassane Ouattara, qui est également soutenu par l’impérialisme américain. D’après le Canard Enchaîné, la France a armé et encadré les soldats pro-Ouattara, qui se sont livrés à de véritables massacres, lors de l’offensive de ces derniers jours. Autant pour la « protection des civils » !
Premier ministre sous la dictature de Félix Houphouët-Boigny, puis directeur général adjoint du Fonds Monétaire International, Alassane Ouattara a la confiance de Sarkozy et des hommes d’affaires qui n’aspirent qu’à une chose : poursuivre et intensifier le pillage de l’économie et des ressources naturelles de la Côte d’Ivoire.
Laurent Gbagbo et sa clique, cependant, ne sont pas moins réactionnaires que Ouattara. Gbagbo a longtemps assumé le rôle qui revient désormais à Ouattara. Au passage, il a fait fortune. Mais Gbagbo a perdu la confiance de ses maîtres impérialistes. Ceux-ci aspirent à la stabilité de la Côte d’Ivoire – sous leur domination. Mais il n’en sera rien. Avec ou sans Gbagbo, la crise du capitalisme condamne la Côte d’Ivoire à l’instabilité chronique et aux luttes intestines. La faute en revient principalement aux impérialistes eux-mêmes, à leurs manœuvres et interventions successives, ces dernières décennies.
La Riposte condamne cette nouvelle intervention militaire de la France. Ouattara n’offre pas d’autre perspective aux masses ivoiriennes que le chômage, la misère, la régression sociale – et de nouveaux soubresauts de la guerre civile. La jeunesse et les travailleurs du pays doivent s’inspirer des magnifiques mobilisations de leurs frères et sœurs d’Egypte et de Tunisie. Seules des luttes massives de toutes les couches opprimées de la population, contre l’impérialisme et contre le capitalisme, permettront d’en finir avec la pauvreté, l’exploitation et les guerres civiles.