Le gouvernement de Narendra Modi, dirigeant du BJP (Parti du Peuple Indien, droite nationaliste hindoue) et chef de la coalition Alliance Démocratique Nationale, a annoncé au début de l’été dernier une contre-réforme du droit du travail. En réponse, à l’appel de 11 syndicats, entre 150 et 180 millions de travailleurs ont fait grève et manifesté, le vendredi 2 septembre 2016, contre cette loi Travail et contre la politique d’austérité du gouvernement Modi en général.
Un septième de la population indienne était donc en grève. Cela en fait la plus grande grève de toute l’histoire, en termes quantitatifs. Elle a impliqué un nombre de salariés équivalent à la moitié de la population des Etats-Unis – et supérieur à la totalité de la population du Royaume-Uni, du Canada et de l’Australie. Les pertes, pour le patronat, se sont élevées à environ 2,4 milliards d’euros.
Les directions syndicales ont porté un programme en 12 points :
- Arrêt de la hausse des prix, à travers l’universalisation d’un système de distribution publique ;
- Politiques concrètes pour baisser le taux de chômage ;
- Respect des droits du travail et sanctions pour ses violations ;
- Sécurité sociale universelle pour tous les salariés ;
- Augmentation du salaire minimum ;
- Majoration des pensions de retraite ;
- Arrêt de la privatisation des entreprises publiques ;
- Arrêt des CDD et de la précarité, parité entre les salariés ;
- Elimination des plafonds d’accès aux prestations sociales ;
- Obligation, pour le gouvernement, de reconnaitre les nouveaux syndicats et ratification des conventions de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) ;
- Retrait de la loi Travail ;
- Arrêt des investissements étrangers dans les chemins de fer, les assurances et la Défense.
Le Centre des syndicats indiens (CITU) a déclaré : « Les employés et les travailleurs de tous les secteurs stratégiques de l’économie du pays ont participé à cette grève. Les mines de charbon, l’électricité, l’ingénierie, le pétrole, la défense, la santé, les transports, les télécommunications, les banques et les assurances ont vu leurs ouvriers et employés prendre part à la grève malgré les menaces du patronat et du gouvernement ».
Cette puissante grève générale est l’un des signes précurseurs des grands évènements révolutionnaires qui se préparent en Inde et dans le monde entier.