Le 29 juin, une courte majorité du Parlement grec a adopté un nouveau plan d’austérité drastique. Pendant que les capitalistes grecs se livrent à une évasion fiscale massive, le gouvernement prévoit d’augmenter de 14 milliards d’euros l’imposition des plus pauvres. Il table également sur 14,3 milliards de coupes budgétaires et sur la privatisation d’entreprises et de services publics. Les travailleurs du public verraient leur salaire baisser de 15 à 30 %. Seul 1 fonctionnaire sur 10 partant à la retraite serait remplacé. Le FMI et la Banque Centrale Européenne n’exigent rien de moins pour accorder une « rallonge » de 12 milliards d’euros à l’Etat grec.

Voilà le vrai visage du système capitaliste. Les parasites milliardaires qui ont ruiné la Grèce sont protégés et récompensés. C’est aux travailleurs, aux chômeurs, aux retraités et aux étudiants qu’on présente l’addition de la crise. Les éléments d’une existence semi-civilisée, arrachés de haute lutte par les générations précédentes, sont systématiquement détruits. Retraite, santé, éducation, logement : tout doit être soumis à l’impératif du profit capitaliste.

La France et l’Allemagne « détiennent » 90 milliards d’euros de dette grecque. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont également beaucoup à perdre dans l’hypothèse – inévitable – d’une faillite de l’Etat grec. Ce que tous craignent, c’est une « contagion » de la crise à l’ensemble de l’Union Européenne. Depuis 2008, la dette des pays de l’UE s’est envolée. En France, elle s’élève à 1650 milliards d’euros, soit 85 % du PIB. D’où la politique de contre-réformes du gouvernement Sarkozy. Et ce n’est que le début. Le capitalisme français n’offre qu’une seule perspective : des contre-réformes, des coupes budgétaires et une croissance du chômage et de la pauvreté.

La contagion n’est pas seulement économique. Elle est aussi politique. La vague révolutionnaire qui balaye le monde arabe va traverser la méditerranée. La jeunesse et les travailleurs grecs sont engagés dans des mobilisations exceptionnelles qui, à court terme, pourraient déboucher sur une situation révolutionnaire. Le peuple espagnol s’est levé pour refuser de payer la crise. La puissante grève des fonctionnaires britanniques, le 30 juin dernier, est un autre symptôme de la colère qui monte dans toute l’Europe. En France aussi de grandes luttes nous attendent. Mais soyons clairs : nous ne pourrons pas en finir avec le chaos du « marché » sans le remettre en cause. Le mouvement ouvrier doit s’attaquer à la racine du problème : la propriété capitaliste des banques et des principaux leviers de l’économie. Il faut remettre à l’ordre du jour la lutte pour le socialisme, c’est-à-dire pour la propriété et le contrôle publics des banques et des grandes entreprises. Il n’y a pas d’alternative !

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