La menace d’une guerre régionale plane sur le Moyen-Orient depuis les attaques du Hamas, le 7 octobre dernier, et le début de la guerre génocidaire menée par Israël contre Gaza. Les troupes israéliennes livrent une guerre d’extermination qui a déjà fait près de 33 000 morts, dont 40 % d’enfants.
Les écoles et les hôpitaux sont tout particulièrement visés par l’armée israélienne, qui multiplie les exactions contre les prisonniers et les civils. On ne compte plus les vidéos montrant des Palestiniens humiliés et battus par leurs geôliers israéliens. Après l’évacuation de l’hôpital de Khan Younès par les forces israéliennes, les services de secours palestiniens y ont découvert plusieurs charniers comptant des centaines de cadavres.
La fuite en avant des dirigeants sionistes
Ce massacre suscite une profonde colère dans la classe ouvrière et la jeunesse à l’échelle mondiale, et tout particulièrement au Moyen-Orient. Les dirigeants de pays alliés des Etats-Unis, comme la Jordanie ou l’Egypte, sont sous pression : ils sont accusés – à raison – de ne rien faire pour aider les Palestiniens. Cette situation a de profondes implications révolutionnaires pour tout le Moyen-Orient et inquiète les dirigeants des puissances impérialistes, Etats-Unis en tête. Tout en continuant à approvisionner et à financer l’effort de guerre israélien, ils font démonstrativement pression sur les dirigeants de Tel-Aviv pour les pousser à conclure un cessez-le-feu, même temporaire.
Cette pression vient aggraver le dilemme dans lequel sont plongés les dirigeants sionistes. Malgré la barbarie qu’ils déchaînent contre Gaza, leur guerre n’a atteint aucun de ses objectifs officiels. Le Hamas est toujours en état de combattre et continue de résister à l’occupation de Gaza. Très peu d’otages israéliens ont été libérés, et un certain nombre d’entre eux ont été tués par les bombardements ou les tirs de l’armée israélienne elle-même.
Incapables d’atteindre une victoire militaire, mais n’osant pas assumer une défaite face à leur opinion publique chauffée à blanc par la propagande anti-palestinienne, les dirigeants israéliens sont pris au piège de leurs propres contradictions. A la recherche d’une issue, ils multiplient les provocations, quitte à risquer de déclencher une guerre régionale. Les frappes aériennes contre des positions du Hezbollah au Liban et en Syrie sont de plus en plus régulières.
Cette fuite en avant des dirigeants sionistes a atteint un nouveau seuil, le 1er avril, avec le bombardement de l’ambassade d’Iran en Syrie, qui a fait 16 morts, dont deux hauts gradés iraniens. Au regard du droit international, cette frappe meurtrière équivalait à une attaque directe contre le territoire iranien. Le régime de Téhéran ne pouvait rester passif face à une telle provocation.
Le 13 avril, les forces armées iraniennes ont donc tiré une salve d’environ 300 drones et missiles en direction du territoire israélien, après en avoir averti Washington et Tel-Aviv. Ni Israël, ni les impérialistes n’ont été pris par surprise, si bien que la plupart des projectiles ont été interceptés ; plusieurs l’ont d’ailleurs été par l’aviation française. Cette frappe visait avant tout à démontrer les capacités militaires de l’Iran – qui a prouvé qu’il dispose d’une force de frappe suffisante pour atteindre Israël – et à montrer que Téhéran ne resterait pas immobile face à d’autres provocations israéliennes.
L’hypocrisie des impérialistes
La réaction des impérialistes a été d’une hypocrisie sans bornes. Emmanuel Macron a affirmé que l’attaque iranienne « menaçait de déstabiliser la région » et a appelé à « accroître les sanctions » contre l’Iran. Le même n’a rien dit lorsqu’Israël a bombardé l’ambassade iranienne de Damas. Au Conseil de sécurité de l’ONU, la France a même opposé son veto à une résolution condamnant cette attaque.
Après l’attaque iranienne du 13 avril, la réponse israélienne est – semble-t-il – venue le 19 avril, sous la forme très limitée d’une frappe aérienne contre une poignée d’installations militaires iraniennes. Cette « retenue » israélienne est la conséquence du refus des Américains d’apporter leur appui à une attaque de grande ampleur contre l’Iran. Washington veut éviter d’être entraîné dans une guerre généralisée au Moyen-Orient, qui aurait des conséquences désastreuses pour l’économie américaine et mondiale.
Malgré ces pressions – mesurées – exercées sur Israël et les larmes de crocodile que versent Macron et Biden sur les souffrances des Palestiniens, ils continuent de fournir aux Israéliens les moyens de poursuivre leur massacre. Fin mars, on a appris que le gouvernement français avait approuvé l’envoi de pièces détachées à l’industrie de l’armement israélienne. Quant au Congrès américain, il vient d’approuver une aide militaire à Israël d’une valeur de 13 milliards de dollars.
Pour les impérialistes occidentaux, l’Etat d’Israël est un allié trop précieux, au Moyen-Orient, pour qu’ils s’opposent sérieusement au génocide des Gazaouis. En conséquence, les institutions internationales que ces mêmes impérialistes contrôlent – comme l’ONU ou la Cour pénale internationale – sont soit paralysées, soit réduites à l’impuissance. Seule une mobilisation révolutionnaire des travailleurs du Moyen-Orient pourra mettre un terme aux souffrances des Palestiniens et aux ravages de l’impérialisme dans la région !