Depuis le début de la guerre d’extermination menée par Israël contre la population de Gaza, plus de 40 000 personnes ont été tuées, d’après les chiffres officiels. Le véritable nombre de morts est probablement bien plus élevé, puisque d’innombrables victimes sont encore enterrées sous les décombres de leurs maisons.
Les provocations de Netanyahou
Après les attaques du 7 octobre et le début de la guerre contre Gaza, le but de guerre revendiqué par le gouvernement israélien a toujours été la « destruction du Hamas ». Si le mouvement palestinien a été durement frappé – à un prix terrible pour la population civile – il est pour autant toujours capable de combattre et de résister à l’assaut israélien. Et chaque combattant tué peut être facilement remplacé par des dizaines de jeunes Palestiniens résolus à venger les souffrances infligées par les troupes du régime sioniste.
Il est de plus en plus évident que la guerre contre Gaza est une impasse pour Israël. L’hostilité au gouvernement de Netanyahou ne fait que grandir parmi la population israélienne. Mais Netanyahou a désespérément besoin que la guerre continue. Lorsqu’elle prendra fin, il y aura des élections qu’il perdra très probablement. Il devra alors répondre de plusieurs graves affaires de corruption qui pourraient l’envoyer derrière les barreaux. Pour sauver sa liberté et sa carrière politique, il est donc prêt à prolonger la guerre contre Gaza et, même, à déclencher une guerre régionale contre l’Iran.
Depuis plusieurs mois, les provocations israéliennes contre l’Iran et ses alliés n’ont fait que se multiplier : l’assassinat de plusieurs dirigeants du Hezbollah au Liban, le bombardement meurtrier du port d’al-Hodeïda au Yémen, une frappe contre l’ambassade iranienne en Syrie, et, fin juillet, l’assassinat du chef du Hamas alors qu’il se trouvait en Iran pour rencontrer les dirigeants iraniens.
Cette succession de provocations n’a suscité ni résolution de l’ONU, ni menaces de sanctions contre Israël. Les impérialistes occidentaux sont restés complètement passifs alors que le gouvernement israélien précipitait le Moyen-Orient vers l’abîme d’une guerre régionale. Par contre, ils ont fermement condamné les représailles iraniennes – qui sont pourtant restées relativement mesurées – et sont même intervenus directement pour défendre les bases aériennes israéliennes.
Contradictions impérialistes
Depuis le 7 octobre, les impérialistes occidentaux ont apporté leur appui total à la machine de guerre israélienne. Le gouvernement américain prétend qu’il fait tout son possible pour aboutir à un cessez-le-feu, mais ce n’est que pure hypocrisie. S’il voulait vraiment mettre fin au carnage, il lui suffirait de menacer Israël d’arrêter de lui fournir l’aide militaire et financière dont l’Etat sioniste a désespérément besoin.
Au lieu de ça, Washington abreuve Israël d’armes et de milliards de dollars, envoie démonstrativement des éléments de sa flotte menacer l’Iran et promet, de concert avec Paris et Londres (entre autres), de défendre Israël si Téhéran décide de répliquer sérieusement aux provocations constantes du gouvernement Netanyahou.
Le gouvernement américain est placé devant une équation insoluble. D’un côté, il ne peut pas se payer le luxe d’abandonner son allié israélien, un des derniers appuis solides qu’il lui reste dans la région. Un tel abandon serait aussi un très mauvais signe pour les autres alliés des Etats-Unis, comme l’Arabie Saoudite, qui seraient alors incités à se chercher d’autres protecteurs impérialistes. Mais de l’autre côté, les américains n’ont aucune envie qu’éclate une guerre régionale au Moyen-Orient, dans laquelle ils risqueraient d’être entraînés. Les conséquences d’un tel conflit sur leurs intérêts économiques et militaires dans la région seraient désastreuses, sans parler des répercussions que cela aurait sur l’économie mondiale.
La situation est rendue encore un peu plus complexe par le fait que, si les Etats-Unis sont la plus considérable puissance impérialiste influente au Moyen-Orient, ce n’est plus la seule. La Russie s’est largement rapprochée de l’Iran, à qui elle fournit notamment des armes modernes. Des troupes russes sont aussi présentes en Syrie et dans plusieurs autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. La Chine a elle aussi renforcé son influence au Moyen-Orient. L’année dernière, elle a patronné un accord de réconciliation entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, qui représentait un véritable camouflet pour la diplomatie américaine. En juillet de cette année, c’est en Chine que le Hamas et le Fatah, jusque-là aligné sur Washington, se sont démonstrativement entendus pour mettre sur pied un gouvernement palestinien d’« unité nationale ». Rompant avec sa tradition de neutralité au Moyen-Orient, le gouvernement chinois a aussi explicitement critiqué l’attitude d’Israël. Si un conflit devait éclater dans la région, la Russie et la Chine ne pourraient pas s’en tenir à l’écart.
Tous ces éléments forment un cocktail explosif, dont il est difficile de prédire les effets. Cette situation est le fruit empoisonné de la politique criminelle des impérialistes – à commencer par l’impérialisme américain, le plus puissant de la planète. Ils entraînent le monde sur une voie qui ne peut mener qu’à toujours plus de destructions, de morts et de souffrances. Seule la lutte révolutionnaire de la classe ouvrière peut les en empêcher.