Les trois semaines de grève reconductible des travailleurs du site Geodis de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) ont débouché sur une victoire significative. Le 12 mars, ils ont obtenu satisfaction sur une grande partie de leurs revendications : 150 euros brut mensuels de hausse de salaire pour l’ensemble des salariés (y compris pour le personnel administratif) ; les salariés ayant travaillé plus de 18 ans pour le groupe verront leur grille salariale augmenter de plus de 10 % ; tous les salariés auront la possibilité de poser cinq jours de congés payés supplémentaires ainsi que des jours de récupération pour les heures supplémentaires et le travail de nuit.
La stratégie de la grève reconductible
Ces avancées ont été rendues possibles parce que les travailleurs ont adopté la bonne stratégie : celle de la grève reconductible. La grève, largement majoritaire, a été suivie par 96 % des salariés de la plateforme. Réunis chaque jour en assemblée générale pour décider des suites à donner à leur mouvement, ils ont reconduit la grève jusqu’à arracher une partie conséquente de leurs revendications.
Les travailleurs de Geodis ont également tissé des liens avec d’autres secteurs. Des salariés de la RATP, de la SNCF ainsi que des étudiants – entre autres – sont venus soutenir le piquet de grève et ont contribué au blocage du site. Habituellement, plus de 80 000 colis transitent chaque jour par cette plateforme. Grâce à cette mobilisation, la CGT estime que la direction subissait une perte de chiffre d’affaires de plusieurs dizaines de milliers d’euros par jour ; un élément qui a pesé lourd dans les négociations. Cette lutte exemplaire illustre l’efficacité de la grève reconductible : comme les agentes d’entretien de Sciences Po la semaine dernière, les travailleurs de Geodis ont démontré qu’il s’agit de la seule stratégie viable pour gagner !
