Ce week-end se tiendra l’Assemblée extraordinaire du PCF, à la Grande Arche de la Défense (92). Les militants communistes de La Riposte participeront activement aux débats. Il y aura, dans l’Assemblée elle-même, des délégués communistes qui défendent nos idées marxistes.
L’affaiblissement de la base électorale du PCF – et de son influence en général, dans le mouvement ouvrier – suscite de profondes interrogations chez les militants communistes. Nous voulons rappeler ici, de façon synthétique, quelques unes des principales idées deLa Riposte sur le parti et son programme.
1. Au lendemain du revers électoral de 2007, les éléments les plus droitiers de la direction du PCF ont intensifié leur campagne en faveur de la dissolution du parti. De nombreux dirigeants considèrent la « forme parti » comme dépassée et inutile. La Riposte est résolument hostile à cette tendance liquidationniste. Le parti est l’instrument indispensable à l’élaboration, à la défense et à la propagation de notre programme et de nos idées, ainsi qu’à l’organisation pratique de notre activité politique en général. Certes, l’existence du parti ne suffit pas. Il faut aussi que son programme, ses idées et sa stratégie soient corrects. Mais pour que ces questions soient discutées démocratiquement par les militants communistes, il faut une organisation – un parti.
2. Contrairement à une idée largement répandue, parmi les dirigeants du PCF, les causes de son déclin ne sont pas à chercher en dehors du parti – dans la situation objective ou dans de prétendues « mutations sociologiques ». Ces causes sont internes, et la principale tient dans le caractère réformiste du programme actuel du parti.
Le programme du parti a été progressivement vidé de toute mesure susceptible de remettre en cause la propriété capitaliste des banques, des grands groupes industriels et de l’économie en général. Il ne contient presque aucune nationalisation. Il se limite à des taxes, des prélèvements, des amendes, des augmentations de salaire, etc., mais ne propose aucune alternative au capitalisme. Ce réformisme « anti-libéral » constitue, en substance, un abandon du socialisme et un ralliement à l’économie de marché, c’est-à-dire au capitalisme.
3. L’expérience de la participation gouvernementale des dirigeants communistes – avec le blocage des salaires, les fermetures et la suppression de dizaines de milliers d’emplois dans les bassins industriels (sidérurgie, charbonnages) en 1983-84, puis les privatisations sous Jospin – a démoralisé et désorienté la base du PCF et miné sa position électorale. Elle a convaincu les travailleurs que la politique du PCF n’est pas fondamentalement différente de celle du PS. Ce que l’électorat socialiste tolère, en grinçant des dents, de la part des dirigeants du PS, l’électorat communiste ne le tolère pas de la part du PCF. Un parti « communiste » qui privatise ne sert à rien, si ce n’est à démoraliser son propre camp.
4. Le programme du PCF doit s’attaquer au cœur du capitalisme. Il faudrait mener une campagne vigoureuse pour faire comprendre la nécessité impérative de briser l’emprise des capitalistes sur l’industrie, le secteur bancaire, les assurances, l’agro-alimentaire et la grande distribution – c’est-à-dire de nationaliser cette infrastructure économique et de la placer sous le contrôle démocratique des salariés. Une campagne de ce genre aurait un impact important sur la conscience politique des millions de personnes qui sont aujourd’hui touchées de plein fouet par la politique de la droite et du patronat.
Cela ne signifie pas, bien évidemment, que le mouvement communiste ne doit pas présenter un programme de revendications « immédiates » dans les domaines économique et social. Bien au contraire : le PCF se doit d’être en première ligne de tous les combats pour l’extension des droits, la défense des acquis et l’amélioration des conditions de vie des salariés, de la jeunesse, des chômeurs et des retraités. La nécessité du socialisme doit être expliquée en la mettant en rapport avec ces luttes concrètes. Par la popularisation du programme et des idées du socialisme révolutionnaire, le PCF et le MJCF contribueraient grandement à l’éducation politique des travailleurs et des jeunes, leur donneraient un programme, un projet de société, un but, une alternative claire au capitalisme.