Le passage de Marie-George Buffet à Toulouse a fourni une nouvelle preuve de l’importante capacité de mobilisation du PCF. De toute évidence, malgré les difficultés qu’il a connu au cours de la dernière période, le PCF dispose d’une considérable réserve de soutien dans la population.
Le meeting organisé dans le Parc des Expositions, jeudi soir, a réuni 1500 personnes. Marie-George a été chaleureusement applaudie pour ses attaques contre la politique ultra-réactionnaire de la droite. A plusieurs reprises, elle a démontré comment les médias faussaient les enjeux politiques dans l’intérêt de la droite, en dissimulant les vrais problèmes qui se posent pour les travailleurs et leur famille. Par exemple, en ce qui concerne le « débat » orchestré autour de la carte scolaire, elle a dit que le vrai problème n’était pas celui de pouvoir « choisir » son école, mais de faire en sorte que toutes les écoles soient de qualité, indépendamment du quartier où elles se trouvent. La vraie question, celle que les commentateurs médiatiques évitent, c’est celle de savoir « pourquoi, dans les rues autour de bon nombre d’écoles, il y a autant de chômage et de pauvreté. »
Parmi les intervenants qui ont pris la parole avant le discours de Marie-George Buffet, il y avait notre camarade Hubert Prévaud, membre du PCF à Toulouse et syndicaliste CGT chez Airbus. Hubert a repris les idées qu’il a présentées dans l’article publié dans le dernier numéro de La Riposte : Airbus-EADS : le mythe explose en plein vol, et qui a également été publié dans le journal régional du PCF. Il a expliqué que les problèmes que connaît cette industrie sont la conséquence de l’avarice des actionnaires, dont les dividendes passaient avant les besoins d’investissement et d’embauche. Il a également dénoncé la précarité de l’emploi dans l’industrie et le recours abusif à la sous-traitance. Hubert en a appelé à la renationalisation de l’ensemble de l’industrie aérospatiale, non pas à la manière des nationalisations de 1981, mais, cette fois-ci « sous le contrôle et la gestion démocratique des salariés de l’industrie ».
Dans la journée, avant le rassemblement au Parc des Expositions, Marie-George Buffet est allée à la rencontre des salariés d’Airbus pour débattre avec eux de l’avenir de l’industrie, ainsi qu’à l’Université de Toulouse-Le Mirail, où elle a pris la parole devant plus de 200 étudiants, aux côtés de Naiké Caldéra, militant de La Riposte et secrétaire de l’UEC du Mirail.
Naiké a mis en évidence les conséquences dramatiques de la régression sociale qui frappe de plein fouet la jeunesse. « Un an après la révolte des banlieues, rien n’a été réglé », a-t-il dit, dans ces cités périphériques « où le taux de chômage avoisine parfois les 40 % » La cause des émeutes résidait dans « la discrimination sociale et raciale dont les jeunes de ces cités sont victimes ». Naiké a insisté sur la nécessité d’unir toute la gauche pour chasser la droite en 2007. Mais il a également insisté sur la nécessité de tirer les leçons du passé. Il fallait reconnaître, a-t-il dit, qu’« après 15 ans – sur les 25 dernières années – pendant lesquels la gauche a été au pouvoir, aucun des problèmes fondamentaux n’a été résolu ». Puis il a revendiqué la mise en œuvre d’un véritable programme socialiste, qui mettrait fin à la propriété capitaliste « des banques, des grands groupes industriels et de la grande distribution ».
Après son exposé et son appel à un « large rassemblement anti-libéral », Marie-George Buffet a été interpellée sur sa position concernant le bilan du dernier gouvernement de gauche, et sur son attitude à l’égard d’une éventuelle participation du PCF dans un futur gouvernement socialiste. Elle a répondu que la raison de la défaite de la gauche, en 2002, était essentiellement de n’avoir pas osé faire face aux pressions capitalistes. « Certains ne veulent pas en tirer les leçons », a-t-elle dit, « mais je fais partie de ceux qui disent qu’on s’est trompé, et qu’il ne faut pas refaire les mêmes erreurs. […] Si la politique du prochain gouvernement devait être axée sur les mêmes orientations libérales, je ne me vois pas appeler les communistes à s’y associer en acceptant de participer au gouvernement. » En même temps, la secrétaire nationale du PCF a dit qu’il faudrait appeler à voter pour les candidats socialistes aux deuxièmes tours, de façon pour faire barrage à la droite – position tout à fait correcte, de l’avis deLa Riposte.