Les 18 et 19 mai, 120 militants de Révolution – la section française de la Tendance Marxiste Internationale (TMI) – étaient réunis en Conférence nationale, à Paris.
Perspectives mondiales
Le samedi matin fut consacré à une discussion sur l’évolution de la situation économique, politique, sociale et militaire à l’échelle mondiale. Dans son exposé introductif, Jules Legendre a replacé les événements majeurs de notre époque – en particulier les guerres en Ukraine et Gaza – dans le contexte général de la crise organique du capitalisme.
Le déclin relatif de l’impérialisme américain est un élément central de l’équation mondiale. Au Moyen-Orient, par exemple, les Etats-Unis sont plus que jamais dépendants de leur allié israélien. C’est ce qui permet à Netanyahou de balayer d’un revers de main les appels (hypocrites) de Biden à la « modération » dans le massacre des Gazaouis.
En Ukraine, l’impérialisme américain s’expose à une cuisante humiliation. Jules a rappelé la position internationaliste de la TMI sur cette guerre, qui est impérialiste des deux côtés. Il a souligné qu’en France notre tâche centrale est de lutter contre la propagande de l’impérialisme français. Comme le soulignait Karl Liebknecht en 1915 : « l’ennemi principal est dans notre pays ! ».
De la TMI à l’ICR
Le samedi après-midi, Francesco Merli, du Secrétariat international de la TMI, a introduit la discussion sur le Manifeste de l’Internationale Communiste Révolutionnaire (ICR) qui sera fondée mi-juin lors d’une Conférence mondiale de la TMI.
Francesco a détaillé les progrès spectaculaires de notre Internationale, ces dernières années. Partout, nos succès découlent de notre ferme orientation vers la jeunesse, mais aussi et surtout de notre défense implacable des idées authentiques du marxisme. La jeunesse qui est radicalisée par la crise du capitalisme veut combattre, mais elle veut aussi comprendre. Elle cherche des idées et un programme sérieux.
Le Parti Communiste Révolutionnaire
Le dimanche matin, la Conférence a discuté, amendé et adopté le document présenté par notre direction nationale, Perspectives et tâches, dont voici de larges extraits.
Dans son exposé introductif, Guillaume Eudeline a décrit les différentes manifestations du déclin du capitalisme français et de la crise de son régime politique.
Pour défendre ses profits, la bourgeoisie française a urgemment besoin de coupes budgétaires et de contre-réformes drastiques. Mais d’une part, la polarisation politique croissante provoque une profonde crise des vieux « partis de gouvernement » (LR et PS). D’autre part, les attaques de la bourgeoisie contre les conditions de vie de la masse de la population ne resteront pas sans réponse. De grandes luttes sociales sont à l’ordre du jour, malgré l’extrême modération des dirigeants officiels de la gauche et du mouvement syndical. A cet égard, le mouvement des Gilets jaunes, en 2018 et 2019, était un avertissement limpide.
Guillaume et l’ensemble des intervenants ont défendu la proposition centrale du document Perspectives et tâches : la transformation de Révolution en un Parti Communiste Révolutionnaire (PCR). Le congrès fondateur du PCR aura lieu à l’automne prochain. D’ici là, nous lancerons une vaste campagne de recrutement et expliquerons notre démarche dans une série d’articles.
Introduite par Jérôme Métellus, la dernière session de la Conférence nationale, le dimanche après-midi, avait pour titre : « Leur communisme et le nôtre ». Jérôme a défendu le communisme authentique – celui de Marx, Engels, Lénine et Trotsky – contre les différentes formes de révisionnisme : le stalinisme, le maoïsme, le « communisme libertaire », l’ultra-gauchisme, le soi-disant « marxisme académique » et, enfin, le réformisme de la direction du PCF.
Enthousiasme et détermination
La décision de fonder le PCR a été prise à l’unanimité des délégués de la Conférence nationale. De manière générale, l’enthousiasme des camarades était électrique – et le niveau politique des discussions très élevé.
La confiance et la détermination de nos militants se sont manifestées lors de la collecte, le samedi soir. L’objectif initial était de 45 000 euros. Au seuil de la Conférence, nous en étions à 40 000 euros. Mais après un exposé de Charles Royer sur les méthodes de financement d’une organisation révolutionnaire, la salle s’est enflammée et 20 000 euros supplémentaires ont été collectés en quelques dizaines de minutes. Total : 60 000 euros, soit près du double de l’an passé.
Cet enthousiasme repose sur une solide confiance dans nos idées, dans nos méthodes et dans le pouvoir colossal de la classe ouvrière. En France comme ailleurs, la jeunesse et les travailleurs se mobiliseront massivement à plusieurs reprises, dans les années à venir. Pour vaincre et renverser le capitalisme, ils auront besoin de partis et d’une Internationale révolutionnaires suffisamment puissants et enracinés. Pour nous aider à les construire, rejoignez-nous !