Mercredi 22 mai 2003, des millions de travailleurs indiens ont participé à une grève nationale contre le programme de privatisation du gouvernement. Cette grève de 24 heures a fortement touché des secteurs tels que les banques, les assurances, le pétrole, l’énergie, les mines du charbon, les télécommunications, l’équipement et le textile.
Les transports en commun se sont arrêtés, à Calcutta, paralysant l’activité de la ville. La grève était appelée par plusieurs syndicats, dont le All India Trade Union Congress (AITUC) et le Centre for Indian Trade Unions (CITU), selon lesquels au moins 40 millions de travailleurs ont participé à la grève.
Le gouvernement de droite projette d’engranger 132 milliards de roupies (2,75 milliards de dollars) en vendant des compagnies gérées par l’Etat au cours de l’année prochaine. En même temps, il lance une attaque globale contre le Code du travail, notamment en permettant aux compagnies gérées par l’Etat de licencier ses travailleurs.
« Ils veulent tout privatiser, comme en Amérique. Ils veulent éliminer la sécurité de l’emploi, et se moquent du sort de ceux qui arrivent en fin de carrière » a déclaré Ajay Kumar Sharma, qui travaille dans une banque, à un journaliste de la BBC. « Ils finiront pas détruire toute l’industrie indienne ».
Les syndicats parlent d’un grand succès et décrivent cette grève « historique » comme de « la plus grande depuis l’Indépendance. » Plus de 5.000 travailleurs ont été arrêtés par la police, dans diverses parties du pays, lors de charges à la matraque contre ceux qui se joignaient à la grève de 24 heures.
Il y a de grandes divisions à l’intérieur du gouvernement lui-même : des ministres clés, dont le ministre de la défense George Fernandes et celui du pétrole Ram Naik, s’opposent sérieusement à la vente des sociétés pétrolières nationalisées. Ceci dit, la majorité du cabinet semble tenir fermement à son programme de contre-réformes.
La grève massive de mercredi s’inscrit dans une série de luttes qui ont commencé dans la période passée. C’est une nouvelle confirmation de la renaissance de la lutte des classes en Inde. Des temps très orageux sont à venir, et la classe ouvrière indienne - une des plus grandes au monde - prendra la part qui lui revient auprès de ses frères et sœurs du monde entier.
(Un rapport plus détaillé suivra)