Le 17 avril, la Fundacion Federico Engels (FFE) a reçu une lettre du comité d’organisation du Salon du Livre de Madrid, qui disait qu’ils rejetaient notre demande d’y avoir un stand lors de l’édition de cette année. Alors que la FFE a participé à toutes les éditions de ce Salon depuis 1998, cette tentative de nous exclure a suscité les protestations de milliers d’intellectuels, d’enseignants, d’artistes, de militants de gauche, de syndicalistes, de collaborateurs et d’amis de la FFE, et ce des quatre coins de la planète : à Cuba, au Venezuela, en Equateur, en Argentine, aux Etats-Unis, au Canada, en Nouvelle-Zélande, au Chili, au Pérou, au Mexique, en Bolivie, en France, en Grande-Bretagne, en Suède, en Grèce, en Italie, au Portugal, en Autriche, en Allemagne, en Iran, au Pakistan - entre autres. Les protestations ont également afflué de nombreuses villes et de nombreux villages d’Espagne. En l’espace d’à peine quatre jours, la FFE et les membres du comité d’organisation du Salon du Livre ont reçu plus d’un millier de résolutions protestant contre la tentative de limiter le droit d’expression de la FFE et son travail en général. L’objectif de cette mobilisation était clairement de garantir la possibilité, pour les milliers de visiteurs du Salon, d’avoir accès aux idées du socialisme scientifique et aux classiques du marxisme.
L’appel à la solidarité avec la FFE a été lancé par nos camarades et collaborateurs Marcelino Camacho et Gonzalo Puente Ojea, qui sont deux figures exceptionnelles du mouvement ouvrier et de l’intelligentsia progressiste, Alan Woods, théoricien marxiste auteur de nombreux livres, et Juanjo López, le Secrétaire Général du Syndicat des Etudiants espagnol. Une longue liste de personnes ont soutenu cet appel, parmi lesquels les journalistes Rafael Taibo et Fernando Buen Abad, les écrivains Celia Hart, Carlos Taibo, Belén Gopegui, Ricardo Rodríguez, Marta Sanz, Asís Lezcano, le réalisateur Javier Maqua, le co-directeur du projet Atapueca, Eduad Carbonell, et les dirigeants syndicaux Pedro San Frutos et Agustín Moreno (Comité Exécutif des Commissions Ouvrières). Nous avons également reçu le soutien de nombreux professeurs, journalistes et dirigeants politiques cubains et vénézuéliens, ainsi que des députés marxistes pakistanais Chaudry Manzoor et Zulfikar Gondal, des camarades de la direction nationale du PRC, en Italie, et de militants du PCF.
Nous voulons enfin tout spécialement remercier les camarades de Rebelión, Lahine, Nodo 50, Indymedia, La República.es, Marxist.com, Vive TV (Venezuela), et de tous les sites internet et publications qui ont relayé notre appel.
Le besoin d’idées marxistes
Finalement, face à cette merveilleuse mobilisation de nos camarades et sympathisants, le comité d’organisation du Salon du Livre a changé de position et nous a informé, le 24 avril, que la FFE pourrait tenir un stand de la même taille que l’an passé.
Si elle n’avait pas été mise en échec, la tentative d’exclure la FFE du Salon du Livre de Madrid aurait signifié, en pratique, que les visiteurs de ce Salon auraient été privés de la possibilité de se procurer les travaux de grands penseurs tels que Karl Marx, Frédéric Engels, V.I. Lénine, Léon Trotsky, Rosa Luxembourg, ainsi que d’auteurs socialistes contemporains.
Alors que le système capitaliste est en crise, que la barbarie s’exprime à tous les niveaux, que la culture continue d’être dominée par la classe dirigeante à travers les médias de masse, et que les idées du marxisme sont constamment attaquées, une nouvelle génération de militants redécouvre la théorie marxiste. Le réarmement idéologique de la classe ouvrière est une tâche urgente, comme le prouvent les développements révolutionnaires au Venezuela, en Bolivie et en France.
Encore une fois, merci à tous ceux qui nous ont fait part de leur solidarité et de leurs encouragements.
Juan Ignacio Ramos
Le 25 avril 2006