Le capitalisme est à l’agonie. En Palestine, en Ukraine et dans de nombreux pays à travers le monde, des millions de personnes sont plongées dans une horreur sans fin. L’économie mondiale a subi une série de chocs brutaux. Les classes dirigeantes sont terrifiées par la perspective d’une nouvelle récession. Pendant ce temps, des dirigeants de la gauche réformiste et des organisations ultra-gauchistes se lamentent sur le soi-disant « déclin de la conscience de classe ».
A l’inverse, les marxistes sont optimistes, car ils sont armés d’une théorie qui leur permet de distinguer, sous la surface des événements, un processus de profonde radicalisation politique. Dans un pays après l’autre, du Sri Lanka aux Etats-Unis, la classe ouvrière se réveille et commence à lutter pour défendre ses conditions d’existence face à la crise du capitalisme. De plus en plus de jeunes rejettent les idées réformistes des dirigeants tels que Corbyn, Mélenchon, Sanders – et se tournent vers Marx et Lénine.
C’est dans ce contexte qu’un millier de communistes venus de toute l’Europe – et au-delà ! – se sont rassemblés à Londres, le week-end dernier, pour le Revolution Festival organisé par la section britannique de la Tendance marxiste Internationale. Cette année, cet événement a permis de souligner la croissance rapide de notre organisation – en particulier depuis le lancement cet été de notre campagne « Tu es communiste ? Rejoins-nous ! », qui s’adresse précisément aux couches les plus radicalisées de la jeunesse et de la classe ouvrière.
Pourquoi nous sommes communistes
Alan Woods, le rédacteur en chef de la revue théorique de la TMI, In Defence of Marxism, a donné le coup d’envoi du week-end en demandant à son auditoire « Etes-vous communistes ? ». La réponse a été un retentissant « Oui ! » Après l’introduction d’Alan, des interventions de plusieurs camarades venus du Brésil, d’Italie ou encore du Canada ont souligné le caractère international de notre lutte et de notre organisation.
Samedi soir, Rob Sewell a cité Léon Trotsky pour souligner les tâches qui attendent les communistes de Grande-Bretagne : « Les contradictions qui minent l’organisme social de l’Angleterre s’aggraveront inévitablement. Nous ne nous chargeons pas de prédire quelle sera l’allure de ce processus, qui mettra à s’accomplir sans doute des années, mais en aucun cas des décennies. La perspective générale est telle que l’on doit avant tout se poser la question suivante : "Un parti communiste assez fort, assez lié aux masses pour tirer au moment voulu toutes les conclusions pratiques nécessitées par la crise en voie d’aggravation, aura-t-il le temps de se former en Angleterre ?" » (Où va l’Angleterre ?, 1926).
Il a ensuite souligné que nous étions actuellement engagés dans la construction d’un tel parti et a annoncé que notre section britannique venait d’atteindre 1101 membres. Il a souligné que l’objectif était maintenant de doubler ce chiffre d’ici les prochaines élections législatives, qui se tiendront au plus tard en janvier 2025. Ce travail marquera une étape importante dans la construction d’une force communiste de masse en Grande-Bretagne.
Comme l’a expliqué Rob, ces conquêtes de notre organisation sont le fruit de notre enthousiasme et de notre audace. Mais une audace encore plus grande sera nécessaire pour toucher et gagner à nous les couches révolutionnaires de la jeunesse. Comme l’a dit Marx : « Les communistes ne s’abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets ». Nous devons au contraire être comme un phare clairement visible par tous ceux qui veulent combattre le capitalisme.
C’est pour cette raison que notre organisation britannique va changer de nom. Le vieil uniforme usé de Socialist Appeal va être remplacé par une nouvelle tenue, plus adaptée à la marche en avant que nous voulons entamer. Au mois de mai prochain se tiendra le congrès de fondation du Parti Communiste Révolutionnaire, section britannique de la TMI. Et pour préparer ce pas en avant, nos camarades bénéficieront dès le mois de janvier d’un nouveau journal : The Communist. Ces deux annonces ont provoqué une explosion d’enthousiasme dans la salle. L’Internationale et Bandiera Rossa ont alors retenti.
L’école du communisme
Nous sommes déterminés à construire une puissante organisation communiste en Grande-Bretagne comme à l’échelle internationale. Ses fondations doivent reposer sur la théorie révolutionnaire du marxisme, qui concentre l’expérience de l’histoire et des luttes de classes. Cela a été souligné tout au long du Revolution Festival. Nos idées sont la seule chose qui justifie notre existence en tant qu’organisation indépendante. Notre rôle est de maîtriser ces idées pour pouvoir ensuite les transmettre et les utiliser.
Tout le festival a donc été pensé comme une « école du communisme », et ses 36 ateliers ont couvert de nombreux sujets, du coup d’Etat de Pinochet au Chili en 1973 à la lutte des Palestiniens en passant par le soi-disant « marxisme noir » inventé par des universitaires américains. Tous ces ateliers ont été la démonstration de l’immense appétit des camarades pour la théorie. Les salles étaient pleines à craquer d’auditeurs attentifs et de nombreuses interventions excellentes ont été faites.
Les idées ont besoin d’une organisation pour pouvoir devenir une « force matérielle », comme le disait Marx. Sous le capitalisme, cela requiert de l’argent, le « nerf de la guerre ». La collecte organisée le samedi soir visait à répondre à ce besoin. Elle a montré la détermination des camarades et l’esprit de sacrifice qui les anime. Des délégués de chaque section locale ont pris la parole pour annoncer les sommes que chacune avait collectées. Cela a été l’occasion de mesurer les progrès de l’organisation, et son développement dans des villes et des régions où elle n’était auparavant pas présente. Au total, plus de 210 000 livres sterling ont été collectées, bien au-delà des 160 000 qui avaient été fixés comme objectif.
Se préparer au pouvoir
Atteindre un millier de membres (1101 pour être exact) représente une grande réussite, dont nos camarades britanniques peuvent être fiers. En intervenant en première ligne de chaque lutte et chaque mouvement de masse, nous devenons un point de référence pour les travailleurs et les jeunes qui cherchent une issue révolutionnaire à la crise du capitalisme.
Mais comme l’a fait remarquer Alan dans sa conclusion du Revolution Festival, notre taille reste modeste et largement insuffisante par rapport aux tâches qui nous attendent. Le message est donc clair : nous devons construire l’organisation pour pouvoir jouer un rôle dans les événements titanesques qui se préparent. Il n’y a pas de temps à perdre. Comme le disait Ted Grant, le fondateur de la Tendance Marxiste Internationale : « L’audace révolutionnaire peut tout. L’organisation doit se présenter consciemment et se voir comme le facteur décisif de la situation. Il ne manquera pas d’occasion de nous transformer en une organisation de masse dans le flot de la révolution ».
Et donc, si vous êtes communistes, et que vous n’êtes pas encore organisé, qu’attendez-vous ? Rejoignez les communistes de la TMI, dès aujourd’hui !