Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé qu’il allait interdire la manifestation de demain en soutien au peuple palestinien, à l’appel du collectif Urgence Palestine. Le préfet explique : « Les organisations qui ont déposé cette déclaration, par les propos qu’elles ont pu tenir, pouvaient laisser à penser qu’elles étaient quand même en soutien au Hamas, et donc j’interdirai cette manifestation ». Parmi les organisations qui « pouvaient laissaient à penser qu’elles étaient quand même en soutien au Hamas » (quel style !), Laurent Nuñez cite le NPA. Il précise : « Le seul fait qu’on puisse tenir des propos négationnistes, antisémites ou de soutien au terrorisme, c’est pour nous un problème : c’est ce qui justifie ces interdictions ». Enfin, Laurent Nuñez explique examiner « au cas par cas » chaque déclaration de manifestation. Par exemple, s’il a autorisé le grand rassemblement du 22 octobre, appelé notamment par la FI et la CGT, c’est « parce que, dans la déclaration, il y avait une condamnation claire [des] actions » du Hamas.
Tout ce charabia policier est d’une monumentale hypocrisie. Tout le monde sait que le NPA n’est ni antisémite, ni négationniste, ni terroriste. L’appel à manifester publié par Urgence Palestine ne l’est pas davantage. Mais Laurent Nuñez applique la politique de Macron, qui veut réprimer fermement toute opposition frontale aux crimes de l’Etat israélien – crimes auxquels le gouvernement français apporte un solide soutien.
Révolution appelle à participer à la manifestation de demain. Nous y diffuserons notre journal et la déclaration de la TMI pour la défense de Gaza et du peuple palestinien dans son ensemble. Au passage, nous mettons au défi Laurent Nuñez de trouver une seule trace d’antisémitisme, de négationnisme ou d’« apologie du terrorisme » dans les pages de nos publications.
Malheureusement, les grandes organisations du mouvement ouvrier se taisent – ou murmurent, seulement – au moment où l’Etat, une fois de plus, viole nos droits démocratiques les plus élémentaires. La CGT et la FI, qui ont appelé au grand rassemblement de dimanche dernier, place de la République, devraient appeler haut et fort à participer à la manifestation de demain, ne serait-ce qu’en réaction à la scandaleuse interdiction annoncée par le préfet de Paris.
La question n’est pas ici le détail des positions de chacune des organisations qui appellent à manifester, demain. Si le préfet de police veut interdire cette manifestation, c’est d’abord parce qu’elle est pro-palestinienne. C’est ensuite parce qu’elle est appelée sur des mots d’ordre radicaux et en rupture nette avec la propagande gouvernementale, qui place la responsabilité des crimes israéliens sur le dos du Hamas. C’est enfin parce que la CGT et la FI – entre autres – ne réagissent pas comme elles le devraient face à l’offensive du gouvernement contre le droit de manifester et de se réunir.
Soyons nombreux à manifester, demain, pour le peuple palestinien et contre le soutien de l’impérialisme français aux crimes du gouvernement israélien !
Assez d’hypocrisie ! Défendre Gaza ! Intifada jusqu’à la victoire !