A l’appel de la CGT, les salariés de la société Fournié-Grospaud SYNERYS à Toulouse se sont mis en grève, depuis le 18 mai. Ils demandaient à la direction de l’entreprise des augmentations de salaire significatives et une reconnaissance de leur statut au regard du travail réellement accompli.
Cette société, filiale du groupe VINCI Energies, effectue l’essentiel de son activité sur les automates des lignes hautes tensions, pour le compte d’EDF. Elle réalise des profits très importants sur le dos des salariés : pour 100 euros investis, elle récolte 140 euros. Entre 2010 et 2015, les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 27 %. Sur la même période, la moyenne des augmentations annuelles de salaires est en baisse constante (-75 %). Depuis 5 ans, les salariés n’ont reçu aucune reconnaissance pour la qualité de leur travail alors que la direction leur demande toujours plus d’investissement. Il faut savoir, pour l’anecdote, que le ministre du Travail Rebsamen a récompensé la direction de Fournié-Grospaud SYNERYS avec le Label de la diversité pour son exemplarité en matière d’égalité des chances, de prévention des discriminations et de promotion de la diversité.
Les salariés font face à l’intransigeance de la direction, mais aussi à la complicité des syndicats minoritaires, qui accompagnent la casse sociale dans l’entreprise. La direction veut par exemple passer d’horaires individuels à des horaires collectifs pour augmenter l’exploitation des salariés à moindres frais.
La CGT, qui a rassemblé 55 % des voix aux dernières élections, a lancé cette grève pour revaloriser les salaires, mais aussi pour faire reconnaitre le statut réel des postes occupés, car les coefficients sont en dessous du travail et du niveau de responsabilité réellement exercés. Cette grève, qui a démarré il y a plus de 3 semaines avec 40 salariés sur les 150 que compte l’entreprise, a fini en mobilisant quasiment la moitié des salariés.
Pour se faire entendre, ils ont tenu un piquet de grève à l’entrée qui permet d’accéder aux locaux de l’entreprise et ils ont organisé un barrage filtrant pour empêcher les voitures de rentrer sur le site. Ils n’ont pas empêché leurs collègues de travailler, mais ils ont obligé tout le monde à rentrer à pied dans l’entreprise, en particulier la direction qui passait devant le piquet de grève en voitures, tout en narguant les grévistes.
Aujourd’hui, la direction accepte d’entamer des négociations et les salariés ont repris le travail. La direction propose de payer quatre jours de grève sur dix-sept, les modalités étant au choix des salariés : des retenues mensuelles étalées jusqu'en décembre ou bien le renoncement à des journées de RTT. La direction s’est engagée oralement à ouvrir des négociations pour des augmentations de salaire de l’ordre de 3 à 4 %.
Mais, avec leurs petits salaires, la grève a pesé sur le quotidien des salariés de Fournié-Grospaud, qui bien sûr subissent une perte de revenus et doivent continuer à nourrir leurs familles et à s’acquitter de leurs loyers.
Nous relayons l’appel à la solidarité financière lancé par la CGT au cours de la grève. Vous pouvez leur adresser votre soutien et vos dons au Syndicat CGT de Fournié-Grospaud SYNERYS, 14 rue Paule Raymondis, 31022 Toulouse cedex.