Le 19 novembre, à Toulouse, 1700 agents du Conseil Départemental de Haute-Garonne ont manifesté après s'être réunis en Assemblée générale. Une mobilisation exceptionnelle pour le département, qui fait suite à l'annonce de 500 suppressions de postes parmi les agents contractuels. Ce plan social est imposé en réponse aux 165 millions d'euros que le département est censé économiser pour équilibrer ses comptes.

Ce montant a été annoncé par la région Occitanie, qui l’a calculé en additionnant le déficit propre au département et les coupes budgétaires que le gouvernement Barnier veut imposer. Le Projet de loi des finances (PLF) prévoit 5 milliards d'euros en moins dans le budget des collectivités locales. Mais comme l’a souligné Raphaël Croset, secrétaire CGT des agents du Conseil départemental, ces suppressions de postes ont été annoncées alors que le PLF n'a toujours pas été voté.

Le président du département, Sébastien Vincini, est un “socialiste” : le journal Ouest-France a donc pu écrire que Vincini reconnaissait qu'il s'agissait d'un “plan social”, mais que cette situation dramatique privait le brave homme de sommeil… c'est une faible excuse pour justifier 500 suppressions de postes !

Les agents du Conseil Départemental ont bien compris que c'était l'ensemble du personnel qui était concerné par ces annonces, et que ces attaques allaient impacter leurs conditions de travail et la qualité du service qu’ils offrent au public. 

Les salariés revendiquent l’abandon de toutes les mesures impactant leurs conditions de travail, ainsi que la suspension des suppressions de postes jusqu'à ce que les débats parlementaires autour du PLF soient terminés. Après l'AG du 19 novembre, les délégués syndicaux ont rencontré le directeur général des services (DGS) pour porter les revendications des agents, un entretien qui faisait suite à leur rencontre, la veille, avec Sébastien Vincini. Comme le rapporte le communiqué de l'intersyndicale, président comme DGS ont tenu le même discours : “rien ne bouge, passez votre chemin”. 

Pour les syndicats, la situation est claire : les salariés restants devront s’occuper des missions des contractuels non-renouvelés ! C'est la bonne vieille recette de la bourgeoisie dès qu'on parle de services publics : faire autant, voire plus, avec de moins en moins de moyens. L'intersyndicale (CGT-SUD-FO) appelle les agents du conseil départemental à la grève reconductible à partir du mardi 26 novembre. C’est effectivement la voie à suivre.

Le gouvernement prépare d'énormes saignées dans les budgets publics. Tout ce qui pourra faire l'objet d'économies sera rogné. Pour défendre leurs emplois, leurs conditions de travail et la qualité du service qu’ils offrent, les agents du conseil départemental 31 doivent entrer en lutte. L’intersyndicale doit organiser des Assemblées générales et mener une campagne d’agitation pour expliquer la nécessité de la grève reconductible.

Enfin, cette grève doit s'élargir à l'ensemble des services publics, touchés par les mêmes politiques d'austérité : ainsi, dans le département voisin de l’Ariège, les agents polyvalents des différents collèges du département (qui dépendent du Conseil Départemental de l'Ariège) ont fait grève le jeudi 7 novembre dernier, car ils travaillent plus que ce qui est prévu par leur règlement intérieur, sans être rémunérés pour ces heures supplémentaires !

Ces luttes ne pourront l'emporter si elles restent isolées. Or, d'autres secteurs se mobilisent : dans la santé, la petite enfance, ou encore la SNCF. Dans l’industrie, les capitalistes s’adonnent à une vague massive de destruction d’emplois, et des grèves éclatent. Les directions confédérales des syndicats devraient préparer un large mouvement de grèves reconductibles dans un nombre croissant de secteurs de l’économie, qu’ils soient publics ou privés. Un tel mouvement poserait les bases du renversement du gouvernement Barnier. C’est la seule manière de lutter contre les suppressions de postes, mais aussi de gagner des avancées sur les salaires et les conditions de travail - et ce quelles que soient la teneur des débats à l'Assemblée nationale.

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