Le 23 octobre dernier, 16 militants du collectif Handi-Social, dont plusieurs personnes handicapées, ont été jugés devant la Cour de cassation à Paris. Ils étaient accusés d’avoir bloqué un TGV et une piste de l’aéroport à Toulouse, en 2018, provoquant une heure de retard sur les trajets.

Ces actions visaient à alerter sur la situation des droits des personnes handicapées en France. Dans un communiqué, Handi-Social souligne en effet que « pour décrire la politique française sur le handicap, l’ONU utilise trois termes : ségrégation, privation de liberté et violation des droits humains. » Ces militants dénoncent encore « le non-respect des droits fondamentaux et le recul de l’Etat français, qui, depuis 50 ans, n’applique pas ses propres lois sur l’accessibilité et n’a toujours pas mis en œuvre les dispositions de la Convention internationale des droits des personnes handicapées, ratifiée en 2010 ». Pour la justice française, ces actions coup-de-poing sont passibles de sanctions : amendes et peines de prison avec sursis, en première instance. En d’autres termes, ces militants sont condamnés… pour avoir exigé que l’Etat respecte la loi ! Même le Conseil de l’Europe, en avril 2023, a reconnu publiquement que la France bafouait les droits fondamentaux des personnes handicapées. L’Etat va-t-il traîner en justice le Comité européen des droits sociaux ?

La décision de la Cour de cassation sera rendue le 8 janvier. Handi-Social demande la relaxe de ses militants, au nom de leur liberté d’expression. Depuis plusieurs années, la répression des mouvements sociaux s’intensifie. Les jeunes et les travailleurs ne doivent rien laisser passer : une attaque contre l’un d’entre nous, c’est une attaque contre l’ensemble de notre classe ! Nous apportons notre soutien à ces militants et exigeons la levée des sanctions.

Dans son communiqué, le collectif Handi-Social pose enfin une question : « l’accès aux transports, au logement, à l’éducation, à la culture et à la santé est-il un droit contestable ? » Du fait de la crise profonde du capitalisme, qui pousse les gouvernements successifs à enchaîner les politiques d’austérité, ce droit est de plus en plus contesté non seulement aux personnes handicapées, mais à l’immense majorité de la population : en plus de lutter contre la répression, le mouvement ouvrier doit donc se préparer à la lutte contre le système capitaliste dans son ensemble, pour une amélioration significative de nos conditions de vie, d’études et de travail, et contre toute forme d’exploitation, de discrimination et d’oppression.

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