Le 12 juillet, la métropole de Lyon (dirigée par une coalition regroupant EELV, le PS, le PCF et LFI) a annoncé la fin des prises en charge en hôtel pour les familles sans domicile comprenant des enfants de moins de 3 ans. Cette décision a entraîné le renvoi dans la rue de plus de 44 familles. Elle signifie également que des femmes qui viennent d’accoucher se retrouvent à la rue avec leurs nourrissons lorsqu’elles sortent de la maternité.

D’après l’UNICEF, au moins 400 enfants étaient déjà à la rue dans la métropole de Lyon l’été dernier. Depuis, ce chiffre n’a pas cessé de croître. En janvier 2024, la métropole avait renvoyé 56 familles dans la rue, en pleine trêve hivernale !

Cette décision est d’autant plus scandaleuse que, durant la campagne pour les élections qui les ont portés à la tête de la métropole, les candidats EELV reconnaissaient dans leur programme que « les hébergements d’urgence ou de demandeurs d’asile sont actuellement saturés et incapables de répondre à la demande » et promettaient d’augmenter « l’effort collectif pour résoudre ces situations indignes » notamment par « l’occupation temporaire dans des espaces publics vacants ». Une fois élus, ils n’en ont pas moins poursuivi les expulsions et obligé de nombreuses familles à se réfugier dans des écoles, des gymnases ou des squats.

Alors que les employés des services sociaux ont souvent choisi leur métier en espérant pouvoir apporter leur aide aux plus vulnérables, la métropole leur a assigné la tâche insupportable de faire le tri parmi les familles, puis de leur annoncer la fin de leur mise à l’abri et leur renvoi dans la rue.

L’hypocrisie de la métropole

La métropole prétend que cette décision est une façon de « dénoncer l’inaction de l’Etat » et explique qu’elle manque de financements pour régler le problème du mal-logement. L’hypocrisie de cet argument est évidente quand on songe aux millions que la métropole investit par ailleurs dans des subventions aux entreprises ou des dépenses de « rayonnement international » comme les « MétrOlympiades » de cet été.

Face à cette décision criminelle, des soignants de plusieurs secteurs de la santé ont créé un collectif pour exiger la reprise des mises à l’abri et le maintien de celles qui sont encore en cours. Comme le souligne le collectif, ces expulsions en pleine période de forte chaleur estivale sont non seulement inhumaines, mais elles sont aussi une violation évidente des lois sur la protection de l’enfance. Il faut pourtant plus que des nourrissons à la rue pour émouvoir les représentants de la métropole. Lors d’une rencontre avec une délégation de soignants, ils ont affirmé sans ciller qu’ils ne reviendraient pas sur leur décision.

Nous apportons tout notre soutien à la lutte des soignants mobilisés. Le mal-logement et est un des nombreux aspects dramatiques de la crise générale du capitalisme. Alors que des familles et des enfants sont contraints de dormir dans les rues de Lyon, l’INSEE y comptabilisait en 2020 près de 25 000 logements vacants qui pourraient être réquisitionnés. Oui, mais cela supposerait de porter atteinte à la propriété privée des spéculateurs immobiliers, un véritable blasphème aux yeux des réformistes qui dirigent la métropole de Lyon !

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