Depuis plus d’un mois maintenant, des manifestations étudiantes et lycéennes ont lieu chaque jour, dans le pays, contre la loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités (L.R.U.), qui est une tentative à peine déguisée de privatiser le système universitaire. A juste titre, les étudiants et lycéens demandent le retrait de cette loi scélérate qui promet de faire de l’université une officine du MEDEF.
Dans la grande tradition des anciens dirigeants de l’UNEF-ID – Jean-Christophe Cambadélis, Julien Dray, etc. – Bruno Julliard a trahi le mouvement en décidant, à l’issue de pseudo-négociations avec Valéry Pécresse, que les étudiants avaient obtenu gain de cause. Sans consulter les Assemblées Générales d’étudiants, Julliard décréta la fin du mouvement, avant de partir rejoindre Bertrand Delanoë sur sa liste PS aux élections municipales (aux côtés d’une armada de « peoples » tel l’ineffable Philippe Torreton, partisan hystérique du « Oui » au référendum sur le traité constitutionnel européen et piètre interprète de Jean Jaurès dans un téléfilm oublié de tous.)
La capitulation des dirigeants de l’UNEF n’a pas pour autant entamé la détermination des étudiants et de leur Coordination Nationale, pour qui la LRU n’est ni amendable, ni négociable. Le mouvement s’est donc poursuivi dans le silence assourdissant des médias, pourtant si prompts à saluer le combat des « étudiants vénézuéliens » – en fait, une minorité de petits-bourgeois – contre le « dictateur » Chavez. Pour les grands médias français, il y a deux poids deux mesures : d’un côte les gentils étudiants vénézuéliens en guerre contre le collectivisme et, de l’autre, les étudiants français qui mènent un combat d’arrière-garde contre la « modernité ».
Mais le plus grave, c’est qu’il ne se passe pratiquement pas un jour sans que ce mouvement pacifique soit violemment réprimé par les forces de l’ordre, aidées dans leur tâche par des vigiles et des membres le l’UNI, un syndicat étudiant d’extrême droite. Ainsi, à Nanterre, les membres de l’UNI acclamaient les CRS en criant « allez les bleus » pendant que ces derniers « débloquaient » l’entrée de la fac à coups de matraques.
Ces « courageux » étudiants disent œuvrer pour la liberté d’étudier. Les étudiants en lutte ne seraient que des « glandeurs » ou, comme les cheminots grévistes, des « archaïques » qui refusent d’aller dans le sens de l’histoire. Ce genre de discours est grandement relayé par les médias, qui montent les étudiants qui veulent travailler contre les étudiants grévistes, tout comme ils montaient les usagers contre les cheminots grévistes, en occultant les revendications de leur mouvement.
A Nantes, un étudiant atteint par un tir de flash-ball a failli perdre un œil. A Grenoble, le directeur de l’IEP, Olivier Ihl, s’est emparé d’une barre de fer pour frapper un étudiant.
Ces violences se répètent tous les jours, dans le pays, et ce dans le plus grand silence médiatique. La Riposte condamne fermement cette intolérable répression. Quant aux partis de gauche et aux organisations syndicales, nous pensons qu’elles devraient toutes dénoncer cette répression et prêter main-forte au mouvement étudiant pour les aider à se défendre.
Halte à la répression du mouvement étudiant !
Retrait de la loi LRU !
Pour une éducation gratuite et de qualité !