Depuis plusieurs années, la présidence de l'université Lyon 2 a choisi la répression policière systématique contre les mobilisations étudiantes – arrestations de militants par la police, annulations de réunions publiques militantes et tentatives d'expulsion des organisations politiques du campus. De nombreux militants syndicaux ou impliqués dans la défense des étudiants sans-papiers ont déjà été arrêtés et condamnés ces dernières années. Mais cette répression vient de franchir une barrière symbolique, aidée par le climat d’État d'urgence.
Dans le cadre du mouvement contre la loi travail, des assemblées générales rassemblent chaque semaine les étudiants mobilisés pour organiser la lutte et débattre des causes et des effets de cette loi. Il s'agit d'un des éléments les plus importants pour donner un fonctionnement démocratique au mouvement, puisque seule l'assemblée générale doit avoir autorité pour parler au nom du mouvement et approuver les actions et les formes de mobilisations. Mercredi 16 mars, une assemblée générale se déroulait sur le campus des quais à Lyon 2, lorsque des vigiles et des policiers de la BAC sont venus en pleine AG arrêter un étudiant mobilisé. Plusieurs dizaines de policiers avaient été officiellement appelés par la présidence suite à… un tag dans les toilettes du campus.
Pour quiconque connaît l'état déplorable des campus de Lyon 2, qui figuraient en bonne place sur le tumblr « Ruines d'université », ce motif apparaît absurde. Il s'agit en réalité d'une tentative de faire pression sur le mouvement en l’empêchant de s'organiser démocratiquement et en criminalisant les militants. Ces méthodes font écho à celles qui frappent en ce moment les salariés d'Air France ou de Goodyear, coupables de vouloir défendre leurs emplois. Face à cette répression, il est nécessaire d'organiser et de massifier le mouvement, de le lier avec une lutte générale contre un système qui n'a plus à offrir que le chômage ou la précarité.
Solidarité avec les militants arrêtés !
Retrait de la loi Travail !