Fin mars, les salariés de trois usines de Continental Automotive – à Toulouse, Boussens et Foix – se sont mis en grève dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires.
La direction de cet équipementier automobile proposait une augmentation de 1,3 %, dont un « talon » de 27 euros (l’augmentation minimale, pour les faibles salaires). Malgré la prévision d’une hausse de 10 % des bénéfices du groupe en 2016, la prime « bonus » décidée (qui concerne tout le groupe Continental Automotive) était de seulement 700 euros, contre plus de 1000 euros l’an passé. Quant à la prime de participation, elle était fixée à 3400 euros, contre 4000 euros l’an passé.
La direction justifiait cela par la baisse de l’euro face au dollar. Mais dans le même temps, les membres du directoire se sont alloués des primes allant de 12 000 à 40 000 euros !
Suite à ces annonces, la CFDT (majoritaire) et la CGT ont appelé les 2500 salariés des trois usines à la grève. Leurs revendications portaient sur les salaires – un « talon » minimum de 60 euros et 4 % d’augmentation –, mais aussi sur les embauches. Ils demandaient l’embauche de 150 personnes, afin de réduire les emplois précaires - 200 intérimaires et 200 sous-traitants aux bureaux d’étude (conception des produits).
Après plusieurs jours de débrayages majoritaires des salariés de ces usines, à coup de 2 heures par équipe, 250 personnes du bureau d’étude ont rejoint le mouvement le 28 mars, le 4 avril et le 7 avril, là aussi à coup de 2 heures de débrayage le matin.
Lors de la réunion du 7 avril, la direction a annoncé une augmentation de 1,5 %, un talon de 36 euros et une prime annuelle de 1500 euros. Par contre, la direction n’a rien lâché sur les emplois. Même si ces gains étaient encore loin de leurs revendications, les salariés ont voté la fin de la grève.
Preuve encore une fois qu’une direction n’augmente pas ses salariés pour le plaisir, mais parce qu’elle y est forcée. Les salariés de Continental, dont certains sont entrés en lutte pour la première fois, y auront puisé la conscience de leur force collective.