Le 28 avril, comme partout en France, une manifestation a défilé dans les rues de Lyon contre le projet de loi El-Khomri. La manifestation a fait l'objet d'attaques répétées de la part de la police et de manœuvres de provocations de l'extrême droite lyonnaise.
En effet, vers 12h, soit une heure avant le début de la manifestation, une quinzaine de fascistes du Groupe Union Défense (GUD – un groupe universitaire d'extrême droite) se sont groupés à côté des camions syndicaux. Sentant la provocation, les syndicalistes leur demandent de partir. Devant le refus des fascistes de s'éloigner, les syndicalistes, bien plus nombreux, décident alors de les éloigner de force. La police intervient très vite pour protéger les militants fascistes, clairement désavantagés face à une foule de plus en plus compacte, et s'interpose entre les fascistes et la manifestation. Les membres du GUD, nullement inquiétés, ont même pu continuer à faire des saluts nazis par-dessus l'épaule des gendarmes.
A 14h, la manifestation se met en marche, mais le calme sera de courte durée : dès Garibaldi, soit quelques centaines de mètres après le départ du cortège, la police fait monter la pression et multiplie les provocations, mettant des manifestants en joue avec un flashball, marchant au contact des manifestants en bousculant au passage ceux qui sont trop proches, etc. Face à ces provocations, des manifestants craquent et des projectiles sont lancés sur la police. N'attendant que cela, les CRS attaquent alors brutalement la tête de cortège, la ralentissant sur plusieurs centaines de mètres.
L'ambiance dans la manifestation est alors très tendue. Le bruit court que la police a attaqué la tête de cortège, tandis qu'une odeur de lacrymogène flotte dans les rues. Les attaques de la police se répètent sur toute la durée de la manifestation, entraînant plusieurs arrestations et de nombreux blessés (dont un cheminot, blessé au visage par une grenade), malgré l'interposition du service d'ordre de la CGT. Une fois arrivée à destination, à Bellecour, la manifestation découvre alors un impressionnant dispositif de police : grilles mobiles, canons à eau, tandis qu'un hélicoptère survole la manifestation. Ce dispositif avait pour but de pousser la manifestation à bout et de pouvoir la disperser par la force. Pour ne pas tomber dans ce piège, une assemblée générale s'est tenue sur la place Bellecour, pour discuter de la suite du mouvement et empêcher que la fin de la manifestation ne se délite et dégénère.
Des violences et des provocations policières ont été signalées dans toute la France. Il s'agit d'une tentative de briser le mouvement contre la loi El-Khomri, en traitant les militants et les manifestants comme des délinquants. Les manifestations et les rassemblements de la classe ouvrière et de la jeunesse ne doivent pas se laisser intimider par cette répression et doivent s'organiser pour résister aux provocations de la police ou de tout autre agresseur !