Il y a un an, la direction de l’usine SMART d’Hambach consultait les salariés par référendum sur le passage aux 39h, payées 37, afin de « sauvegarder les emplois ». Depuis, la direction a fait signer aux salariés, à grand coup d’intimidations et de chantages, un avenant au contrat de travail afin de faire appliquer cet accord individuellement.
On est en droit de se demander par quelle logique une usine qui produit moins doit faire travailler plus ses salariés. Comme l’explique Thomas Di Francesco, délégué CGT : « Quand on produisait 145 000 véhicules, on était à moins de 35 heures. Et aujourd’hui, pour 100 000 voitures, on repasse aux 39 heures ». « Le passage aux 39h, c'est pour donner un signe à Daimler, leur dire qu'on a baissé les salaires » ajoute Jean-Luc Bielitz, le délégué syndical central.
Mais ce n’est pas la première fois que des entreprises font du chantage à l’emploi pour augmenter le temps de travail.
L’usine de Continental à Clairoix avait déjà mis en place un tel plan. En 2008, les salariés ont accepté de passer aux 40h, sans augmentation de salaire, voyant que leur usine allait mal. Et finalement, cela n’a rien changé, le site a fermé deux ans plus tard.
A contrario, à l’usine Continental Automotive de Toulouse, au prétexte d’éviter des licenciements, la direction avait proposé en 2010 de réduire les RTT, geler les salaires et diminuer la prime d’intéressement. Après une grève du personnel à l’appel des syndicats (CGT et CFDT), la direction avait abandonné son plan, et depuis, ce site fait des bénéfices meilleurs encore. La lutte peut payer !
Comme nous l’expliquons régulièrement, les capitalistes n’ont de cesse de vouloir reprendre ce que nous leur avons durement arraché par le passé. La période de crise que nous traversons leur sert d’excuse pour cela. Face à ce chantage, il faut en finir avec leur mainmise sur l’économie. Faute de quoi, ils continueront de s’attaquer à notre niveau de vie pour augmenter toujours plus leurs bénéfices.