Convoquée pour un conseil de discipline le 13 décembre dernier, Mylène Palisse, conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) et élue CGT, a écopé de sept jours d’exclusion temporaire avec sursis. Cette sanction a été décidée par l’administration pénitentiaire suite aux critiques que Mylène Palisse avait formulées, dans L’Humanité, sur la mise en œuvre de mesures de prévention de la « radicalisation » fondamentaliste dans les prisons.
Ce cas met en exergue deux sujets brûlants : la remise en cause de la liberté d’expression syndicale, d’une part, et d’autre part la lutte contre la radicalisation en prison.
Le statut général des fonctionnaires devrait pouvoir faire respecter la liberté d’expression, droit constitutionnel, et la liberté d’opinion des fonctionnaires, qui ont le droit de questionner les politiques publiques dont ils sont les acteurs. Or précisément, une nouvelle mission est venue s’ajouter au travail des CPIP : faire office d’agent de renseignements en repérant l’éventuelle radicalisation des personnes qu’ils suivent. « Nous sommes des travailleurs sociaux », rappelle Mylène Palisse, CPIP depuis vingt ans dans la région toulousaine. « A la base, notre rôle est de prévenir la récidive, de favoriser le maintien des liens familiaux et l’insertion professionnelle » des détenus. Autrement dit, les aider à sortir de la délinquance – et non détecter ceux qui projettent de partir en Syrie. « Ça, c’est le travail de la police », rappelle Sarah Silva-Descas, secrétaire nationale de la CGT insertion-probation.
Le ministère de la Justice a tenté de museler la voix des professionnels exerçant dans les Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation à travers une de ses représentantes syndicales, alors même que l’autorité judiciaire est censée être la « gardienne des libertés ».
Avec la CGT et l’ensemble des organisations et associations soutenant Mylène Palisse, nous demandons l’abandon de la poursuite disciplinaire et le respect de la liberté d’expression syndicale !