Depuis le début de la mobilisation des enseignants de la Seine-Saint-Denis (93), les élèves de plusieurs lycées de ce département se mobilisent pour dénoncer leurs conditions d’études.
Début mars, dans une vidéo TikTok vue plusieurs millions de fois, les élèves et enseignants du lycée Blaise Cendrars, à Sevran, dénonçaient l’insalubrité et le manque de moyens criants de leur établissement. Cette vidéo a contribué à populariser la lutte que mènent enseignants et lycéens du 93 pour exiger au gouvernement un plan d’urgence.
Le 5 mars, des affrontements éclataient entre élèves et policiers au lycée polyvalent de Cachan, dans le Val-de-Marne. Des centaines d’élèves s’y étaient mobilisés spontanément pour les mêmes raisons que leurs camarades de Seine-Saint-Denis.
Assemblées générales, manifestations, blocages de lycées, tractages : les lycéens mobilisés apprennent vite comment mener la lutte. Ils ont notamment compris que le succès d’un tel mouvement passe par l’élargissement de la mobilisation à d’autres établissements. C’est avec cet objectif en tête que les lycées les plus actifs ont organisé des distributions de tracts dans les autres établissements scolaires du département – et ont conseillé leurs camarades qui souhaitent mobiliser leur lycée, eux aussi.
Le gouvernement craint la jeunesse
Cette mobilisation est symptomatique de la profondeur et de la combativité du mouvement initié par les enseignants du 93. En élargissant leur programme au-delà de leurs revendications immédiates, les enseignants ont créé les conditions d’une mobilisation impliquant les élèves et leurs parents. C’est exactement ce qu’il faut faire pour créer une dynamique de lutte impliquant l’ensemble des jeunes et des travailleurs concernés.
Par nature, les mobilisations lycéennes ont un caractère explosif et difficilement prévisible. Pour y mettre un terme, le gouvernement est tenté d’employer la force. Mais la répression brutale de jeunes lycéens est extrêmement impopulaire dans l’opinion et peut déclencher une mobilisation massive d’autres secteurs de la classe ouvrière. Voilà pourquoi le gouvernement craint particulièrement un embrasement de la jeunesse lycéenne, mais aussi étudiante.
Les lycéens du 93 se mobilisent pour défendre leur condition de vie et d’études. Mais ce sont les multiples oppressions et inégalités frappant les habitants de ce département qui alimentent leur détermination. Les préoccupations de la jeunesse lycéenne dépassent largement la question de leurs conditions d’études. Dans la lutte, nombre d’entre eux tireront la conclusion que seul le renversement du capitalisme leur garantira un avenir digne de leurs capacités et de leurs aspirations.