Depuis des mois, des dizaines d’étudiants sans-papiers de l’Université de Saint-Denis (Paris 8) se battent pour obtenir l’aide de leur fac dans leur demande d’un titre de séjour.
« Etre étudiant c’est difficile, mais être étudiant sans un titre de séjour, c’est très compliqué », nous explique un étudiant sans-papier. Sans titre de séjour, nombre des services accordés aux étudiants sont inaccessibles : pas de bourses ; pas de logement étudiant ; les repas à la cantine sont payés plein tarif. Dans ces conditions, impossible ou presque d’étudier sereinement.
La fac de Paris 8 accueille des milliers d’étudiants étrangers, chaque année. Longtemps, la présidence de la faculté les a aidés à déposer collectivement des dossiers auprès de la préfecture, ce qui renforçait les demandes de chacun. Or depuis plusieurs années, cette aide est remise en cause.
Sourde oreille
Depuis le début de cette année universitaire, des collectifs d’étudiants ont souhaité entrer en dialogue avec la présidence. Cependant, ils peinaient à obtenir des rendez-vous. De manière générale, ils ne parvenaient pas à obtenir la moindre information concrète. La présidence faisait la sourde oreille – dans un contexte où le gouvernement et ses médias fustigent sans cesse « les étrangers ».
Faute d’alternative, les étudiants se sont mobilisés. Le collectif des étudiants étrangers de Paris 8 a régulièrement organisé des « sit-in » et des rassemblements. En mars, la présidence a fini par accepter de convoquer une réunion pour examiner des dossiers. Mais une fois de plus, elle a refusé de faire un dépôt collectif. Les étudiants étaient reçus au compte-goutte, laissant la majorité sans perspectives claires.
Exaspérés, les étudiants ont occupé le bâtiment de la présidence de l’Université, le 11 avril dernier. Ce faisant, ils ont réussi à obtenir la promesse d’un dépôt collectif auprès de la préfecture. A chaque étape de ce parcours du combattant, un rapport de force a dû être engagé avec la présidence de la faculté.
La situation de ces étudiants reste très précaire. La lutte devra se poursuivre pour obtenir leur régularisation effective et une amélioration de leurs conditions de vie. Partout, il faut une lutte frontale contre la politique raciste du gouvernement : contre ses lois racistes et l’austérité, pour la régularisation de tous les sans-papiers, pour des moyens, des bourses et des logements décents !