Après dix jours de grève, du 19 juin au 2 juillet, les secrétaires hospitalières de l’hôpital Joseph Ducuing, à Toulouse, ont obtenu gain de cause. Elles revendiquaient tout simplement l’augmentation de leur salaire au niveau du SMIC ; pourtant, il leur a fallu lutter sans relâche pour l’emporter. Durant ces dix jours, la direction a accepté de les recevoir à deux reprises… pour leur répéter à chaque fois que l’hôpital ne pouvait pas se permettre de les augmenter sans risque de faillite. Mais précédemment, l’hôpital avait pu augmenter les travailleurs d’autres secteurs. Sourdes aux atermoiements de leur direction, les grévistes sont restées sur leur position, et très vite d’autres secteurs de l'hôpital - comme les brancardiers, par exemple - ont menacé de se mettre en grève à leur tour, si les secrétaires n’obtenaient pas gain de cause. C’est à ce moment-là que la direction a rencontré les grévistes pour ouvrir des négociations.
Finalement, le 2 juillet, les secrétaires ont réussi à obtenir leur augmentation, haussant leur salaire au niveau du SMIC et leur permettant de toucher intégralement leur prime d’ancienneté - qui jusqu’à présent servait à compenser leur salaire pour qu’il atteigne le SMIC.
La grève des secrétaires de l’hôpital Joseph Ducuing est riche de leçons : d'une part, elle illustre l’efficacité d’une grève reconductible - contrairement à la stratégie perdante des “journées d’action”, auxquelles sont habituées les directions syndicales. Mais surtout, elle met en évidence la nécessité de construire la solidarité concrète entre les travailleurs, y compris par l'extension de la grève à d'autres services. Les salariés de l’hôpital Joseph Ducuing ont rappelé à leur direction que pas une lumière ne brille, pas une roue ne tourne et pas un téléphone ne sonne sans l’aimable permission de la classe ouvrière.