La Fédération Syndicale Etudiante (FSE) révélait début juillet que le CROUS Bretagne expulsait de leur Cité universitaire trois militantes rennaises de la FSE. Le motif est sobre : « contentieux disciplinaire ». La réalité, c’est que le CROUS Bretagne fait payer à la FSE de Rennes son engagement au cours de l’année universitaire qui vient de se terminer ; en effet, de septembre à décembre 2023, ce syndicat étudiant s’est mobilisé pour exiger le relogement d’un étudiant étranger. Inscrit en deuxième année de master, Mohammed est un étudiant handicapé et atteint de plusieurs maladies auto-immunes. A cause de ses problèmes de santé, il a dû interrompre ses études, et a perdu son titre de séjour étudiant : c’est le motif sur lequel s’est appuyé le CROUS pour lui refuser un logement à la rentrée. La FSE a milité pour que Mohammed bénéficie d’un logement pérenne et adapté à ses besoins. Confronté au silence de l’administration, le syndicat a appelé à l’occupation des locaux du CROUS Bretagne... qui, en retour, leur a envoyé la police.
Répression syndicale
Le syndicat a tenu bon, et Mohammed a obtenu un logement d’urgence, un temps. Mais au lieu de s’affairer à stabiliser les conditions de vie de cet étudiant, le CROUS Bretagne a manifestement consacré le reste de l’année universitaire à préparer sa revanche. Au début de l’été, la FSE de Rennes a appris que trois de ses militantes – Alicia, Alys et June – étaient poursuivies en justice pour « dégradation, diffamation, atteinte à la vie privée ». En outre, ces trois étudiantes se sont vues refuser le renouvellement de leur logement en Cité U, et l’interdiction d’accéder à un logement CROUS – à Rennes comme partout ailleurs en France ! Cette procédure révoltante vise clairement à intimider la jeunesse mobilisée. Les trois militantes ont été ciblées précisément car elles logeaient en Cité U, et ce alors même que l’une d’entre elles n’était pas présente aux occupations des locaux. A l’inverse, aucun autre militant de la FSE Rennes n’est concerné par la plainte. Au-delà du signal envoyé aux étudiants vivant en Cité U et qui se mobilisent – « attention, n’oubliez pas qui commande » –, il s’agit avant tout de marquer un précédent, dans l’optique de futures mobilisations étudiantes en Bretagne comme ailleurs, et de donner un avant-goût de la répression qui attend la jeunesse militante. Mais la jeunesse ne se laissera pas intimider, à l’instar de ces trois militantes qui viennent d’engager un référé au tribunal administratif contre le CROUS de Bretagne.
Nous sommes pleinement solidaires des trois militantes de la FSE Rennes, expulsées de leur Cité U pour avoir défendu un étudiant victime d’injustice, et défendu le droit au logement pour tous les étudiants. Nous apportons notre soutien aux initiatives de leur syndicat étudiant, notamment à la pétition qu’il a mise en ligne, et invitons nos lecteurs à la signer et à la partager. Enfin, nous exigeons que le CROUS Bretagne mette un terme aux procédures engagées contre ces militantes : non à la répression du syndicalisme étudiant !