A l’atelier central de la RATP de Championnet, situé non loin de la porte de Clignancourt, sont réparés les 4000 autobus du réseau RATP. C’est un lieu de réfection et de fabrication qui emploie 500 hommes et femmes effectuant diverses tâches.
Sous le gouvernement de Giscard, qui était à la recherche de terrains dans Paris pour des promoteurs immobiliers, il avait été question pour la direction de la RATP d’en finir avec le site de Championnet et de privatiser son activité. Mais devant les luttes organisées par les syndicats et le PCF, qui ont réussi à mobiliser l’ensemble des salariés, la direction avait capitulé. En 1981, les salariés ont de nouveau fait face à une tentative de liquider Championnet qui n’a pas abouti.
Aujourd’hui, les transports publics parisiens connaissent une situation paradoxale : on crée plus de dessertes, mais en même temps on réduit les effectifs. Alors que la RATP offre plus de services et que le trafic augmente, 1415 emplois ont été supprimés ces trois dernières années. Ces réductions d’effectifs occasionnent des retards dans la réparation des bus, une réduction du nombre de révisions techniques et la remise en cause des activités de l’atelier central. Le confort, la fiabilité et la sécurité du matériel roulant sont ainsi sacrifiés, sans compter la menace de perte d’emplois et de fermeture de l’atelier central. En effet, la réduction des activités industrielles et l’augmentation de la sous-traitance menacent directement son avenir.
Il s’agit clairement pour l’Etat propriétaire de faire de la RATP une entreprise rentable plutôt qu’un service public pour la population. L’Etat prétend garantir à tous un service public de qualité dont l’objectif ne serait pas, en premier lieu, la rentabilité. Et pourtant, cet exemple montre bien comment l’Etat, sous le capitalisme, tend à adopter les méthodes et les critères de gestion capitalistes. C’est pourquoi, du point de vue de La Riposte, le mouvement ouvrier ne devrait pas se satisfaire de l’existence d’un secteur public marginal dans une économie capitaliste. Il est nécessaire de lutter pour une extension massive du secteur public afin de permettre une planification coordonnée et démocratique de l’ensemble de l’économie par les travailleurs.