Depuis l’annonce, le 18 avril 2001, du projet de fermeture de l’usine Péchiney de Marignac, nous luttons pour la sauvegarde de notre outil de travail. La fermeture aboutirait à la suppression de 250 emplois sur le site et de centaines d’autres chez les sous-traitants et dans les entreprises dont l’activité dépend de son existence. L’usine fait vivre toute notre communauté. Sa fermeture signifierait donc sa destruction et la mort économique et sociale non seulement de notre vallée, mais même au-delà.
Plusieurs générations de travailleurs ont investi leur savoir-faire et leurs forces dans ce lieu. Trente-cinq d’entre eux y ont laissé leur vie dans des accidents de travail. Or, depuis des années, la direction de Péchiney néglige le site. Aujourd’hui, sous prétexte d’une rentabilité insuffisante, elle se prépare à l’anéantir complètement. Nous refusons cette fermeture, qui n’a d’autre justification que l’avidité d’une poignée d’actionnaires, et nous nous battrons jusqu’au bout pour l’empêcher.
Nous savons que ce qui nous arrive n’a malheureusement rien d’exceptionnel. Les médias n’en parlent guère, mais des centaines de milliers de salariés, en France, sont confrontés à des situations similaires et tout aussi dramatiques. Quant à ceux dont l’emploi n’est pas immédiatement menacé, leurs conditions de travail deviennent de plus en plus précaires. Enfin, les menaces qui pèsent sur les retraites, sur la Sécurité Sociale et sur les services publics s’inscrivent, elles aussi, dans la régression sociale qui touche la vaste majorité de la population.
Cette situation exige une riposte de grande envergure de la part du mouvement syndical. Il y a urgence. A Marignac, nous luttons de toutes nos forces sur place, mais nous savons que si nous restons seuls, nous ne pourrons obtenir gain de cause, pas plus que les salariés de Danone, de Valéo, de Moulinex ou de Michelin.
C’est pourquoi nous lançons cet appel, au nom de tous les travailleurs de Péchiney-Marignac, en direction de l’ensemble des salariés de France et de leurs organisations syndicales, pour le lancement d’une grève générale de vingt-quatre heures des secteurs public et privé, contre les suppressions d’emplois, contre les fermetures, et contre la régression sociale dans tous les domaines.
Une telle grève serait un avertissement sérieux donné aux patrons et aux pouvoirs publics. Elle leur ferait comprendre que le mouvement syndical ne se laissera pas faire. Elle ferait aussi comprendre à nous-mêmes, en tant que salariés, la véritable puissance qui est la nôtre, pour peu que nous en prenions conscience. Car ce sont les salariés de ce pays qui assurent toutes les fonctions essentielles de sa vie économique. C’est de notre travail que provient sa richesse, et, sans nous, rien ne peut se faire.
Face aux fermetures et aux suppressions d’emplois, si nous laissons le patronat et les pouvoirs publics nous considérer comme autant de "dossiers" à régler un par un, nous tomberons les uns après les autres. N’est-ce pas la leçon à tirer, au regard de tous ceux qui sont déjà tombés ? Nous devons nous mobiliser tous ensemble, en même temps, dans une action massive et puissante. L’union fait la force !
Reprenez donc cet appel à votre compte. Faites-le connaître autour de vous. Exigez que les instances supérieures des syndicats agissent énergiquement dans ce sens. Préparons la grève générale de vingt-quatre heures pour la défense de l’emploi et des acquis sociaux !
L’intersyndicale CGT-CFDT-FO Péchiney-Marignac (31) :
Gérard Barbé, délégué syndical CGT
Jean-Louis Larqué, délégué syndical CFDT
Henri Salomon, délégué syndical FO