Pour les capitalistes, tout est une source potentielle de profit, y compris la mort. En France, les 600 000 décès annuels constituent une importante demande pour le marché des pompes funèbres. Par ailleurs, le recours à ces entreprises est obligatoire et il n'existe aucun service public pour les concurrencer.

Si la pandémie du Covid-19 leur a été très profitable, c'est principalement la voracité des grandes entreprises funéraires et des assurances qui a fait s'envoler le chiffre d'affaires annuel du secteur. Entre 2015 et 2022, celui-ci a augmenté de 32%, atteignant les 3 milliards d’euros.

En 2017, la Direction Générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, observait que sur l’ensemble de ses contrôles, 67% des entreprises étaient en infraction. Parmi les abus : pratiques commerciales trompeuses, devis opaques, et manque d'information sur le coût réel des obsèques. Concrètement, les entreprises poussent les familles endeuillées à dépenser toujours plus, profitant de leur vulnérabilité émotionnelle.

Grands groupes et assurances

Sur fond de rachats et de fusion d'entreprises, deux grands groupes, OGF et Funecap vendent un cercueil sur trois. La hausse du prix des matières premières, les magouilles et cette situation monopolistique font grimper le prix des obsèques. Entre 2014 et 2019, le coût moyen des funérailles a bondi de 14%, atteignant environ 4000 euros.

Flairant la bonne affaire, les sociétés d'assurance en ont profité pour mener des campagnes publicitaires agressives. Leur slogan est clair : « Souscrivez pour épargner cette charge à vos enfants ! ». Dans un contexte de crise économique, d’inflation et de détérioration des conditions de vie, ces campagnes trouvent de l'écho. En 2023, les assureurs détenaient près de 5,3 millions de contrats d’assurance obsèques, soit une augmentation de 50% en 10 ans.

Par ailleurs, la somme des cotisations versée par l'assuré est indépendante de la somme payée par l'assurance lors des obsèques. Si le souscripteur reste en vie trop longtemps, la somme des cotisations dépassera le montant pris en charge. En bref, il doit parier sur son propre décès. De plus, les assurances négocient des tarifs préférentiels avec les grandes entreprises funéraires. Ceci marginalise les plus petites enseignes, ce qui renforce la tendance au monopole.

Face à la marchandisation de la mort, il faut nationaliser les grands groupes funéraires et les assurances sous le contrôle démocratique des travailleurs. Il faut ensuite les fusionner dans un grand service public dédié, ce qui garantira la gratuité des obsèques et de l'accompagnement des familles endeuillées.

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