Dans le numéro 31 de La Riposte (janvier 2007), nous vous informions de la lutte de 5 salariées de Distri-Center (Hard Discount de vêtements), à Moissac, contre le harcèlement moral dont elles étaient victimes de la part de leur responsable de magasin : insultes, menaces, etc. La direction du magasin avait réagi, le 12 octobre 2006, en les licenciant pour « complot contre la responsable ».
Depuis, Daphnée, Stéphanie, Bernadette, Christelle et Joëlle se débattent dans un imbroglio juridique ahurissant. Elle ont été soutenues par L’Humanité et la C.G.T. Une pétition recueillant 2400 signatures a été remise en mairie et en sous-préfecture. Mais quatre jours avant leur premier passage aux Prud’hommes, le 26 février 2007, la direction de Distri-Center a déposé plainte contre elles pour « entrave à la liberté du travail », avec constitution de partie civile.
On peut mesurer la mauvaise foi de Distri-Center, qui accuse les employées de s’être fait prescrire « des arrêts de travail concomitants par le même médecin ». Or premièrement, ces arrêts de travail étaient conséquents au harcèlement moral dont elles étaient l’objet et qu’elles ont dénoncé. Deuxièmement, ce sont trois médecins différents qui ont signé ces arrêts. Enfin, des contrôles ont été effectués par des médecins conseils de la Sécurité Sociale, qui ont validé tous les arrêts maladie. Le cynisme de la direction de Distri-Center n’a vraiment pas de limites.
Lors du premier passage aux Prud’hommes, les juges, qui venaient de recevoir la plainte de Distri-Center contre les cinq salariées licenciées, ont demandé un complément d’enquête pour prendre en compte les deux affaires. Donc, un nouveau passage aux Prud’hommes a été fixé pour le 10 avril 2007. Mais les Prud’hommes attendent toujours le jugement de la plainte de Distri-Center. En conséquence, le dossier reste bloqué. En outre, la plainte pour « harcèlement moral » déposée à la gendarmerie par les cinq salariées, le 4 août 2006, n’est toujours pas instruite.
Courant mai et juin, les cinq salariées sont donc passées, l’une après l’autre, devant la juge d’instruction. Le 26 juillet 2007, date de la dernière convocation, la juge a déclaré que « pour l’instant », elles ne sont pas mises en examen. Il serait scandaleux qu’elles le soient. Une seule des cinq salariées a retrouvé un emploi en CDI. Deux autres ont seulement trouvé des mi-temps. Les deux dernières n’ont plus de travail.
Il faut savoir qu’à ce jour, leur ancien D.R.H. a aussi été licencié. 53 plaintes aux Prud’hommes sont en cours, dans toute la France, contre la société CELTAS, qui gère Distri-Center. Dans le courrier des lecteurs du n°35 de La Riposte, vous pourrez lire quelques uns des messages que nous ont envoyés d’autres salariés de Distri-Center (voir également ICI). Ils sont très révélateurs. Ils montrent clairement que la politique de cette entreprise en matière de « gestion humaine » est déplorable, non seulement à Moissac, mais dans tout le pays, où l’enseigne compte plus de 100 magasins.