Marine Le Pen refuse tout débat public avec Jean-Luc Mélenchon. Lors de l’émissionDes paroles et des actes, le 23 février dernier, sur France 2, elle a expliqué que Mélenchon était un « faux candidat » et un « leurre » dont l’unique fonction est de « rabattre des voix pour le PS au deuxième tour ». Sur son site internet, le dirigeant du FN Bruno Gollnisch ajoute : « Marine [Le Pen] ne boxe pas dans la même catégorie » que Mélenchon.
Ces arguments de cours de récréation ne peuvent convaincre personne. La vérité, c’est que dans ses interventions publiques, Jean-Luc Mélenchon s’attaque efficacement au véritable leurre que constitue le prétendu « nouveau visage » du Front National qui, grâce à Marine Le Pen, serait devenu tellement plus « respectable » et « républicain ». La candidate du FN le sait et le craint. Elle renonce à un débat perdu d’avance.
Jean-Luc Mélenchon cible régulièrement le programme du FN concernant les droits des femmes. Sur son blog, il explique : « Fin janvier, Marine Le Pen avance sa proposition de déremboursement de l’IVG. Le directeur de campagne de Madame Le Pen et n°2 du FN, Louis Alliot, est allé encore plus loin dans l’émission Mots croisés du lundi 30 janvier en osant évoquer ce qu’il appelle les "IVG de confort". […] A nos yeux c’est ici l’égalité humaine dans la capacité à disposer de son corps qui est mise en cause. Avec Madame Le Pen seuls les riches pourraient avorter. Que feront les femmes qui n’ont pas les moyens financiers d’avorter ? Devront-elles recourir aux "faiseuses d’anges", comme cela était le cas pour des milliers de femmes dans le passé ? Ici, Marine Le Pen promet aux femmes les moins argentées un retour en arrière de 30 ans. En effet, après la loi Veil de 1975 légalisant l’IVG, c’est François Mitterrand qui avait permis en 1982 de concrétiser ce droit en décidant de son remboursement par la Sécurité sociale ».
Dans le même article, Mélenchon s’en prend à la proposition d’un « salaire parental » : « C’est une idée aussi vieille que l’extrême droite : les femmes à la maison avec les enfants ! […] Marine Le Pen dit permettre à chaque "parent" de "choisir" d’arrêter son activité professionnelle pour s’occuper de ses enfants. Pour cela ce parent disposerait d’une allocation équivalant à 80 % du SMIC, pendant trois ans, à partir du deuxième enfant. 80 % du SMIC net cela représente 878 euros par mois. A comparer. Car le seuil de pauvreté pour une personne seule avec deux enfants est de 1 526 euros, et de 2000 euros pour un couple avec deux enfants. Voilà ce que propose réellement Marine Le Pen : une allocation inférieure au seuil de pauvreté !
« Ce n’est pas la seule arnaque de son projet sur le sujet. Voyez plutôt. Aujourd’hui, un parent seul avec deux enfants et ne travaillant pas peut prétendre au RSA. Il reçoit alors 1016 euros si l’un des enfants a moins de 3 ans. Soit 330 euros de plus que le "salaire parental" de Madame Le Pen ! Marine Le Pen propose donc moins que ce qui existe aujourd’hui ! [..] A l’arrivée, il s’agit juste d’une pauvre arnaque de type sarkozyste : échanger ce qu’on a contre pire ! »