Solidarité avec la lutte de la jeunesse et des travailleurs de France !
La jeunesse et les travailleurs de France poursuivent leur lutte contre le CPE, cette nouvelle attaque brutale, de la part du gouvernement de droite, contre la stabilité de l’emploi. Le CPE soumettrait tous les jeunes de moins de 26 qui en seraient titulaires à une période d’essai de deux ans, au cours de laquelle le salarié peut être licencié à tout moment, sans motif et avec une indemnisation dérisoire.
La réponse des étudiants et des travailleurs ne s’est pas faite attendre. La mobilisation du 7 mars, en particulier, a initié une mobilisation puissante et qui est un exemple pour toute la jeunesse européenne, laquelle subit partout le même type d’attaques.
Les mobilisations des 16 et 18 mars ont été massives. En particulier, les manifestations du 18 mars, qui ont rassemblé 1,5 million de personnes dans tout le pays, ont confirmé que l’immense majorité de la société française rejette le CPE et la politique menée par le gouvernement Villepin. Depuis le 18 mars, tout en refusant de retirer le CPE, le gouvernement s’efforce d’enrôler les dirigeants syndicaux dans des prétendues négociations. La classe dirigeante française craint notamment qu’une victoire de la classe ouvrière en France stimule la lutte des classes dans toute l’Europe.
Il est très positif que les dirigeants des syndicats lycéens, étudiants et ouvriers refusent de négocier sur des « modifications » du CPE, et n’acceptent que son retrait. La puissance de ce mouvement est telle qu’il peut non seulement contraindre le gouvernement à retirer la contre-réforme, mais aussi exiger la démission du gouvernement Villepin.
Cependant, pour cela, il faut intensifier la pression. Ainsi, nous pensons qu’il est regrettable que les directions syndicales refusent d’organiser une grève générale de 24 heures. Ce pas en avant dans la mobilisation découle logiquement du processus actuel, et les travailleurs du public comme du privé y répondraient sans doute avec enthousiasme. Non seulement parce qu’ils savent que l’avenir de leurs enfants est en jeu, mais aussi parce qu’ils ont conscience que si le patronat français l’emporte sur le CPE, ils ne s’arrêteront pas là et lanceront de nouvelles attaques contre les conditions de travail du salariat.
La lutte continue. Malgré l’intoxication médiatique et les provocations de l’extrême droite ou des forces de polices, la classe capitaliste s’est trouvée incapable de mettre un frein au mouvement. C’est désormais la responsabilité des directions des organisations étudiantes et ouvrières de mener le mouvement à la victoire.
Le Sindicato de Estudiantes souhaite une nouvelle fois exprimer sa solidarité avec la lutte des étudiants et des salariés de France. Nous sommes confiants dans le fait qu’ils parviendront à obtenir le retrait du CPE. Ce serait une conquête importante et qui constituerait une référence pour les futures mobilisations en France, ainsi qu’une inspiration pour la jeunesse et la classe ouvrière d’Europe. En même temps, nous sommes conscients que la cause profonde des attaques contre nos droits sociaux et nos conditions de travail est le système capitaliste lui-même. Ce n’est qu’en mettant un terme à ce système que nous pourrons conquérir la possibilité de vivre dans un monde digne.
Aujourd’hui, la France est plus proche que tout autre pays européen d’accomplir une révolution socialiste, qui en terminera avec les injustices de cette société. Des évènements comme ceux qui se déroulent en Amérique latine montrent que nous avons affaire à un phénomène mondial. La révolution est à l’ordre du jour. La lutte contre le CPE est une étape décisive dans la lutte contre le patronat et les impérialistes.
Vive la lutte des étudiants et des travailleurs de France !
Retrait du CPE ! Non aux attaques contre la classe ouvrière !
Pour une grève générale de 24 heures !
Démission de Villepin !
Pour un gouvernement de gauche avec un programme socialiste !
Madrid, le 23 mars
Le Comité Exécutif du Sindicato de Estudiantes